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Channel: Les Fous de vin d'Alain Fourgeot
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Mélaine Payzal, folle à cause d'un gewürtz fait boire du sancerre au Rouge Gorge...

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Mélaine Payzal. Pendant quatre années, de  2003 à 2007, j'ai très souvent croisé la pétillante Mélaine au cours de mes balades dans le mondovino, elle travaillait alors pour le Bureau intreprofessionnel des vins du Centre-Loire. « Une expérience capitale pour moi », confie-t-elle aujourd'hui. A trente-six ans, et au terme de nombreuses pérégrinations, Mélaine Payzal a posé ses valises dans le Gers et ouvert, à Lectoure, en mars 2013, Le Rouge Gorge, un restaurant/brocante/cave à vins, un projet qu'elle nourrissait depuis plusieurs années. « J'aime le vin, confesse-t-elle, mais je ne suis pas vigneronne, j’avais besoin de me réaliser autrement. Par la cuisine, je crée. Avec Le Rouge-Gorge, je cherche à façonner un endroit qui me ressemble… et je suis plutôt contente du résultat jusqu’à présent ». Je vais bientôt venir te faire une bise, Mélaine. En attendant, merci d'avoir rejoint le club des Folles de vin...

 

- Le déclic ? Le premier verre ? Le déclic a eu lieu à Londres en buvant un gewürztraminer de la Maison Hugel, 1997. Je dois préciser que, hélas, autant pour la cuisine que pour le vin, je n’ai eu absolument aucune éducation ou transmission de mes parents ou autres aïeux. J’ai du trouver ma vocation toute seule et ça m’aura pris un peu de temps. Donc, à vingt-trois ans, je commençais à m’intéresser au raisin fermenté; je poussais une porte de la connaissance, il y en avait dix derrière. Je me suis dit qu’il fallait que j’y consacre un travail salarié à temps plein pour en connaître un minimum. En Angleterre, c’est beaucoup plus facile qu’en France – en tous cas à cette époque-là. J’ai travaillé deux ans chez le caviste Oddbins, puis retour en France en 2002. J’ai alors repris mes études à l’Université du Vin de Suze-La-Rousse. 

 

- Une devise ? Pas de devise ! Disons que j’essaie de faire les choses sérieusement sans me prendre au sérieux. 

 

 

- Le meilleur souvenir de dégustation ? Entre 2010 et 2012, j’ai souvent dégusté avec ma section de l’UDSF, celle de Poitou-Charentes. Nous avons accompli de superbes visites et quelques voyages, dont la Rioja, la Ribera del Duero... C’est toujours stimulant de déguster avec des professionnels expérimentés et talentueux. Et dans la bonne humeur qui plus est…

 

-Cave ou armoire? Combien de bouteilles ? Armoire. Je propose pour l’instant une soixantaine de références au Rouge-Gorge, à emporter ou consommer sur place avec un droit de bouchon de 8 euros. Des vins du Sud-Ouest, bien entendu, mais également de la Loire, du Rhône, du Roussillon,…

 

 

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- Les trois coups de cœur du moment ? 

 

. Ici, le "Vin de la Maison", c’est du sancerre, bien entendu ! Celui du Domaine Chotard Daniel et Brigitte (et leur fils Simon, depuis deux ans) à Crézancy. Blanc, rosé comme rouge. Ce sont des sancerres classiques et admirablement bien faits qui permettent moult accords – culinaires et musicaux (pour ceux qui connaissent ces vignerons). Assurément, on sent dans leurs vins tout l’amour qu’ils y mettent.

 

. Plus localement, j’apprécie beaucoup le manseng sec, Esprit passion, du Domaine de Magnautsitué à Fourcès, un charmant petit village proche de Condom. C’est un vin surprenant pour un côtes-de-gascogne, sec et gras, avec des arômes de fruits confits, exotiques et épices douces. Avec toute la délicatesse et la fraîcheur que peut apporter le petit manseng. Top sur des plats sucrés/salés. 

 

. Enfin, je propose plusieurs vins du Domaine Pierre Cros dans le Minervois ; je suis fan de son Vieilles Vignes, un succulent breuvage tiré de carignans centenaires puis passé six mois en barriques d'un vin. Très complexe, souple et puissant à la fois, le bouquet explose en notes de fruits noirs et épices. Un véritable régal pour les papilles ! Hélas, il n’y en a plus pour l’instant, il faudra attendre la prochaine mise - au printemps je crois. 

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Nathalie Merceron, folle à cause d'un sauternes, se souvient du Madiranais...

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Nathalie-Merceron.jpgNathalie Merceron. Consultante culinaire, elle marie mets et vins pour des vignerons, des caves et des syndicats d’appellation. « En partant des vins, j'élabore des recettes en harmonie afin de magnifier les vins », précise Nathalie Merceron qui déguste aussi dans des jurys d’amateurs et de professionnels en Vallée du Rhône. « Passionnée de vin et de gastronomie », elle anime depuis sept ans le blog Saveur Passion et depuis deux ans, un second blog sur les vins de la Vallée du Rhône, Côtes-du-Rhône News.
Elle sera fin février à Montpellier, au salon Vinisud pour des animations culinaires sur le stand des vins de Rasteau. Merci et à bientôt.

 

-Le déclic ? Votre premier verre ? Un peu trop de champagne au mariage de mon frère, j’avais alors huit ans. Mais le premier déclic, gourmand, est un sauternes de 1976, doré, fruité, aromatique, riche, voluptueux, un envoûtement des papilles, j’avais quinze ou seize ans. Le second déclic, des vendanges en Madiranais, dans un paysage superbe, des dégustations sur baies, la rencontre des vendangeurs et des vignerons, la visite des chais. Un coup de cœur pour l’appellation autant que pour ceux et celles qui font le vin, au quotidien. J’avais alors une trentaine d’années et peu de temps après j’allais suivre une formation en vin, dans le Vaucluse, vendanger moi-même à Châteauneuf, piger à la main à Gigondas et déguster les jolis vins de cette région d’adoption…

 

- Une devise ? Plutôt une citation, d’un auteur que j’aime et une femme que j’admire, Colette : "Ne dédaignez pas, détenteurs de fines bouteilles, ces vins à courtes échéances : c’est clair, sec, varié, cela coule aisé du gosier aux reins et ne s’y arrête guère". Les grandes bouteilles c’est bien, mais les "petits" vins qui donnent du plaisir à l’âme et du cœur au ventre, c’est bien aussi !

 

- Le meilleur souvenir de dégustation ?  Je renvoie à ce texte rédigé pour les Vendredis du Vin, un condrieu de chez Guigal, millésime 1996, synonyme de sensualité et de passion amoureuse.

 

- Cave ou armoire? Combien de bouteilles ? Armoire et clayettes, et quelques bouteilles éparpillées, sans compter celles des clients, comptons environ cent vingt bouteilles.

 

- Les trois coups de cœur du moment ?


. En rouge, mon favori reste le Jocundaz, Massif d’Uchaux, du Château Simian, de mon voisin Jean-Pierre Serguier, beaucoup de plaisir et très équilibré, une caresse en bouche. Mais j’adore le cinsault de Jérôme Gréco, du Domaine de la Biscarelle, un vin d’un excellent rapport qualité-prix, gourmand, très facile à boire.

. Gros coup de cœur pour un rosé atypique, celui de Jérôme Bressy du Domaine Gourt de Mautens, un rosé de gastronomie oxydatif, d’une très belle longueur en bouche, vinifié comme un blanc.

. Et en blanc, un coup de cœur pour la Sauvageonne du Domaine de la Cabotte, idéal avec œuf et/ou truffe, et c’est de saison !

 

 

Du raisin au verre, pour initier les jeunes aux secrets du vin ...

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Livre. Encore un bouquin d'initiation, me direz-vous ! J'ajoute, d'éducation. Ben oui, mais celui-ci est plutôt à offrir aux jeunes. L'auteure de ce « guide enthousiaste », Teresa Severini Zaganelli est, en Italie, « l’une des premières femmes à avoir épousé la profession d’œnologue », précise sa maison d'édition. Diplômée de la faculté d’agronomie à l’université de Pérouse, elle travaille, depuis 1979, à temps plein, dans l’entreprise familiale,  « une des caves les plus réputées d’Italie ». Elle a également trois enfants et c'est son aîné, Francesco, qui est l'acteur principal de ce joli petit bouquin illustré par Luciano Carrera. Et qui commence ainsi : « Aimerais-tu devenir un apprenti œnologue ? Alors, cours, monte dans l'autobus, toi aussi et viens avec nous. Tu vivras une journée très spéciale, dans les vignes et à la cave avec tant de choses à découvrir... Tu seras un des élèves en visite et je suis sûre que, quel que soit ton âge, tu liras ces pages avec intérêt. » 

Grâce à un langage simple, à des explications précises, les jeunes lecteurs perceront ici tous les mystères du vin, des vendanges jusqu'à la dégustation. Il apprendront ce qu'est le moût, la fermentation, l'alcool éthylique, le passerillage, le botrytis, l'élevage. Et même à faire des biscuits au moût de raisin... Pas sûr que cela plaise aux hygiénistes de tout poil, mais comme ils ne sont pas non plus d'accord avec François Rabelais qui écrivait que « le vin est ce qu’il y a de plus civilisé au monde », on les laisse à leurs délires... Nous on préfère suivre Francesco et monter dans le bus de Teresa. 

(Du raisin au verre. Teresa Severini Zaganelli. Traduction Florence Dubourdieu. 72 pages. 100 illustrations. Éditions Féret. 14,50 euros)

 

Les Vignerons de Saumur se reconnaissent dans Robert & Marcel ...

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Robert-Marcel-Equipe.JPGSaumur. Après deux années de travail et de réflexion, la Cave des vignerons de Saumur a présenté sa marque Robert & Marcel et officiellement inauguré son cellier restauré, sorte de show-room résolument tourné vers l'œnotourisme.

Saumur-affiche.jpgLa campagne d'affichage, signée par l'agence Sowine et lancée il y a quelques semaines à Saumur et dans les environs, a fait beaucoup causer. Son slogan, inscrit sous le portrait d'un des cent cinquante vignerons adhérents du groupement : « Ce vigneron s'appelle Yvon... Le 15 novembre il s'appellera Marcel ».

Pourquoi Marcel ? Pourquoi Robert ? Pourquoi Robert & Marcel. « Nous avons cherché une identité forte, explique le président Marc Bonnin. Nous voulions changer d'image» . Ces deux prénoms accolés ne sont pas le fruit du hasard, ce sont ceux de deux figures emblématiques de la cave, créée en 1957 par Robert Neau et une quarantaine de vignerons. Marcel Neau fut l'un des premiers présidents. « Avec eux nous racontons nos valeurs, celle du partage, de la simplicité et du goût du travail bien fait », poursuit Marc Bonnin.

Pour réussir leur pari, les vignerons de Saumur ont donc fait appel à l'agence parisienne Sowine qui a réalisé le logo et la campagne de pub. Quant au cellier de Saint-Cyr-en-Bourg, il a été entièrement repensé par l'agence parisienne Kerisel & Brabant. Décor industriel, tons gris et bois brut... L'endroit donne envie de s'attarder. C'est ici que les clients des Vignerons de Saumur trouveront les vins signés Robert & Marcel qui seront également distribuée dans les CHR. Pour l'instant, 10% des volumes de la cave seront commercialisés sous cette marque. Alliance Loire s'occupe du solde.

Quant à la gamme, elle a été entièrement repensée. « Il a été imaginé une déclinaison de moments de dégustation différents, explique Éric Laurent (photo du bas), l'œnologue, responsable de la cave : Moments d'exception, avec des vins riches qui méritent la garde; Belles Occasions, avec des cuvées parcelaires axées sur le terroir; Plaisirs Quotidiens, pour des vins jeunes, aromatiques, à ouvrir en toutes occasions ; et Bio Coq'licot, une gamme que nous allons développer dans les années à venir.» Avec des prix allant de 4,70 à 15,70 euros.

Reste maintenant à installer la marque Marcel & Robert ... Pour y parvenir, les responsables de la cave ont lancé une grande campagne de communication et ont décidé de se tourner vers l'œnotourisme en organisant dès l'an prochain plusieurs manifestations, comme des cours de dégustation et des animations dans les dix kilomètres de galeries servant de cave, creusées dans le tuffeau au XIème siècle. A l'étude également, une salle de réception et des chambres d'hôtes.

Mais cela ne servirait à rien si la qualité n'était pas là. Pour avoir eu le bonheur de déguster un grand nombre de cuvées l'autre jour, je peux vous assurer qu'elle est bien au rendez-vous. 

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Quelques chiffres. La cave compte 300 adhérents, exploite 1.800 hectares de vignes (sur 4.500) et produit dix millions de bouteilles par an. Elle représente 40% de l'ensemble des appellations, un tiers champigny, un tiers rosé, un tiers saumur blanc. Elle compte environ 56.000 clients et le cellier vend chaque année six milles hectolitres. 

Chinon avance derrière sa nouvelle garde de vignerons...

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Chinon. Douze comme les apôtres ! Mais pas de Judas en vue. Et au centre de la cène, du chinon, que du chinon, rien que du chinon... Douze, dix hommes et deux femmes, qui  sont la nouvelle garde de l'appellation. Pour avoir dégusté leurs vins il y a quelques jours, au château du Coudray Montpensier*, à Seuilly, on peut avancer sans risque de se tromper que ces nouveaux vignerons ont du talent et de l'avenir...

Quoi le chinon, déjà ? « Il est rond, un peu enveloppé, mais quel beau corps ! », clame la nouvelle campagne d'Interloire, baptisée Tous les vins sont dans sa nature. Derrière ce joli slogan se cache la plus importante appellation de vins rouges de Loire, avec pas moins de quinze millions de bouteilles à l'année. Issu du cabernet franc (auquel on peut assembler le cabernet sauvignon pour 10% maximum), le rouge représente 88% de la production, contre 10% pour l'excellent rosée de saignée et 2% pour le blanc, issu du chenin. Deux cents vignerons, 2.360 hectares, sur dix huit communes d'Indre-et-Loire, voilà pour les chiffres. Auxquels il faut ajouter 51, pour le nombre de terroirs différents, selon une étude de la Chambre d'agriculture d'Indre-et-Loire qui a cartographié, hectare par hectare, l'ensemble de l'appellation. Et puis il y a le vent, qui  « tempère les coteaux et imprime aux vins de chinon un effet millésime ** », explique-t-on ici.

Cette diversité, les jeunes et les nouveaux vignerons rencontrés l'autre soir, ont bien l'intenton de la mettre en avant. Six d'entre eux ont repris des propriétés familiales et les six autres ont décidé de s'installer ici, séduit par la terre d'ici, le cabernet franc, la pierre blanche, le tuffeau, la luminosité et les couleurs de la vallée de la Vienne, qui rejoint la Loire, à quelques kilomètres de leurs vignes, près de Candes-Saint-Martin.

Alors un conseil : poussez jusqu'à Chinon et rendez-leur visite pour partager avec eux de vrais moments de bonheur...

 

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- La nouvelle garde : Pierre Alliet (Domaine Philippe Alliet); Jérôme Billard (Domaine de la Noblaie); Sylvain Champigny, Domaine de Lallay; Arnaud Couly, Domaine Couly-Dutheil; Baptiste Desbourdes, EARL Rémi Desbourdes; Nicole Grosbois, Domaine Grosbois; Vincent Naulet, Domaine Naulet; Nicolas Paget, Domaine Nicolas Paget; Clothilde Pain, Domaine Clothilde Pain; Yves Plaisantin, Domaine Jaulin-Plaisantin; Nicolas Pointeau, Domaine de la Sablière; Helda Rabaut, Domaine Helda Rabaut. J'en reparlerai...

* Le château du Coudray Montepensier a été racheté il y a quelques années par un chirurgien, le docteur Christian Feray, dans le but de le restaurer et d'en faire un lieu touristique. Le château proposera, fin 2014, des chambres de grand luxe et une visite des jardins. Pour l'instant est ouvert un restaurant Le Plaisir Gourmand, qui reprend à l'article près le nom du restaurant chinonnais tenu par Jean-Claude Rigollet, étoilé au Michelin pendant plus de vingt ans. Derrière les pianos, un jeune chef, disciple de Jean Bardet, Denis Leclerc, qui espère bien décroché au moins une étoile. Décor blanc et très moderne, voire futuriste,  en salle.

** L'effet millésime, nous l'avons... mesuré au cours d'une très belle dégustation organisée dans la Cave des vignerons de Panzoult. Au programme, deux millésimes « en regard », 2005, considéré comme un millésime exceptionnel et 2010,  qui n'aura rien à lui envier dans quelques années, avec des bouteilles proposées par vingt vignerons de l'appellation. Malheureusement, peu de vignerons ont encore du 2005 à vendre... Mais on peut rentrer les 2010 et les garder au frais. Et ne pas manquer la visite de la magnifique cave de Panzoult, taillée dans la roche et décorée de superbes sculptures. 

 

Un bel hommage à la Loire, à ses vignerons et à leur histoire…

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Cadeau. Frédéric Arlettaz s'est éloigné de la cathédrale de Bourges depuis bien des années, mais ses pas le mènent encore très souvent du côté de la Folie Bâton où il vient se ressourcer et partager quelques bonnes bouteilles en famille. Sommelier, c'est au célèbre Fouquet's qu'il a fait ses premiers pas avant de passer par des établissements prestigieux puis d'ouvrir, en 2004, le restaurant le Week-End, à Chécy, près d'Orléans. Dans la préface du très beau livre qu'il consacre à la Loire et à ses vignerons, il écrit que tout a commencé par une rencontre, celle de Didier Dagueneau, l'emblématique créateur de cuvées de Saint-Andelain, dans la Nièvre, disparu trop tôt dans un accident : inoubliable et déterminante. Depuis ce jour Frédéric Arlettaz a la passion du vin chevillée au cœur et ce livre en est la parfaite illustration. 

L'homme adore le contact, aime le genre humain, particulièrement lorsqu'il est du genre vigneron. Il faut le voir au Salon d'Angers, partager avec un enthousiasme communicatif, ses coups de cœur et ses découvertes. De tous les vignobles c'est probablement celui de la Loire qu'il préfère. « Je porte ce livre en moi depuis quatre ans », explique Frédéric Arlettaz. Quatre années de travail en duo avec Gérard Cloix. Les textes ont été écrits à quatre mains, mais l'iconographie, superbe, est l'œuvre de cet ancien cadre de l'industrie nucléaire, converti au vin et à la photo en noir et blanc.

L'ouvrage s'ouvre sur le portrait du Sancerrois Admond Vatan, « ce grand homme, le plus ancien, le plus mythique ». Les  quarante et un autres vignerons sont présentés par ordre alphabétique. Ceux du Centre-Loire sont évidemment nombreux : Émile Balland, François Cotat, Benjamin Dagueneau, Bernard Fleuriet, Philippe Gilbert, Matthieu Mabillot, Alphonse Mellot, Bertrand Minchin, Vincent Pinard, Michel Redde, Vincent Siret, les cousins Jean-Laurent et Jean-Dominique Vacheron, Anne Vatan, la seule vigneronne du lot... Il faut ajouter le tonnellier de Sancoins Philippe Grillot. Deux pages sont également consacrées à la célèbre Paulée des vins de Loire des Jallerat, au Grand Monarque de Chartres, où l'on ne s'ennuit jamais...

En fin d'ouvrage, on ne manquera pas six jolies recettes à base de fromage, avec des conseils d'accords, signées Florence Arlettaz, la femme de Frédéric, qui tient la Cave ô fromages à Orléans. « Il existe de grandes similitudes entre la fabrication d'un fromage et l'élaboration d'un vin, tout comme dans le goût : le végétal, le floral, le lactique ou encore le sous-bois », explique-t-elle dans une des quatre préfaces du livre. Les trois autres sont signées Thierry Marx, le chef du Mandarin Oriental, David Biraud,  sommelier dans le même établissement étoilé, sacré Meilleur Sommelier de France à Bourges et Antoine Pétrus, directeur du restaurant Lasserre et MOF 2011 en sommellerie.

Vous dire encore qu'il s'agit VRAIMENT d'un beau livre, auto-édité, tiré à deux mille exemplaires sur une souche satinée, tranche argentée. Le coffret au couvercle aimanté a été fabriqué à Briare dans le Loiret.

Beau livre à mettre au pied du sapin pour rendre fou de joie tous les fous de vins (de Loire) de votre entourage...

( La Loire, les vignerons, leur histoire. 144 pages. 50 euros. En vente chez les libraires orléannais ou au 06.62.33.44.08 ) 

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Petites lampées d'un troisième jeudi de novembre...

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C'était le jour ! Eh bien moi j'aime aussi le gamay,  comme j'aime l'accordéon, les casquettes de titi, les vestes à carreaux, les pantalons en velours, le jambonneau, les rillettes, la cancoillotte, l'andouille, les ambiances de zinc, les mâchons, l'ivresse gentille. Et je laisse l'ivreté aux épicuriens de salon...

Et donc, j'aime bien les vins primeurs, pour ce qu'ils sont mais aussi pour ce qu'ils apportent de bonheur simple, de joie partagée, d'occasions de fêtes chez les cavistes et dans les bistrots et de retrouvailles entre copains/copines !

Bien souvent, je ne suis pas dans ma bonne ville de Bourges, le troisième jeudi de novembre, mais en voyage. Mais, où que je sois, je ne rate jamais l'occcasion, de rentrer dans un bistrot ce jour-là. J'ai bu du beaujolais nouveau à Prague, à Venise, à Madrid, à New-York, sous les tropiques et à Paris, l'an dernier, dans le bistrot de Jacques Melac. Toujours de bons moments.  Hier, donc, comme en 2011,  j'ai fait un petit "Beaujolais Tour et autres primeurs", à Bourges.

A l'heure de l'apéro du midi, halte à la cave de Jean-Marc Collin, Aux Cépages de France, autour de quelques charcutailles fort sympathiques. Un touraine primeur et bio signé Gabrielle et Régis Dansault, l'Ouche Gaillard, à Montlouis : du fruit, un côté bonbon framboise/cerise, de la gourmandise, de la fraîcheur, une jolie mâche. Le gamay n'est pas l'apanache du Beaujolais !

Ensuite, le beaujo' primeur de la Cave du Père Manu d'Emmanuel Blanc, à Denicé : sur des pointes de bourgeons de cassis, un peu léger en bouche mais délicat. J'ai préféré, de la même maison, le Villages, plus profond, cassis et fruits rouges mûrs, et une finale longue, douce, enveloppante, très étonnante pour un primeur. Et, comme c'est le jour des primeurs de toutes les AOP, je n'ai pas résisté à un côtes-du-rhône, Le Vieux Clocher du Domaine Arnoux et fils, syrah et grenache, amertume gourmande et finale légèrement poivrée.

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Jean-Marc Collin avait profité de l'occasion pour inviter le Domaine Pierre Fil, en Minervois. Rien à voir avec les primeurs… J'ai adoré la cuvée Orébus 2009 et la cuvée Dolium 2009 : deux vins amples, profonds, pleins, fruits noirs, confiture de mûres, tanins fondus, pas d'acidité, preuve que les vendanges se sont faites à maturité idéale du raisin. Un domaine à découvrir…

En route pour le Tocsin, en fin d'après-midi. Jacques Flouzat, fou de vin bios et naturels, proposent plusieurs primeurs. D'abord un "vin de France", la cuvée Prologue de Christian Ducroux, à Lantignier, non filtrée, sur un nez très nature mais sans déviance, notes délicatement amyliques, léger.

Deuxième vin de France, celui du domaine bio de Michel Guignier à Vauxrenard, Beaujo-Tocsin.JPG

la cuvée Mélodie d'automne, non filtrée, légèrement trouble, sur un nez riche et complexe, un brin tannique en bouche, joli fruit et longueur salivante. Un de mes préférés. Pas mal non plus, dans un autre style, la cuvée Festivitas, en appellation Beaujolais Villages, sur du fruit rouge confit, plein de minéralité, légèrement tabac en fin de bouche, avec des tanins souples et fins. Enfin, la cuvée Kéké de Kevin Descombes, un beaujolais filtré, sur la cerise, avec une belle acidité, un vin joyeux, classiquement naturel, si l'on peut dire…

Beaujo-Griottes-copie-1Un seul primeur à la Cave du Soleil, chez Thierry Lapoire, la cuvée Les Griottes de Pierre-Marie Charmette à Vaint-Vérand. Bio, non sulfité, voilà une cuvée qui porte bien son nom, avec ses notes de burlats, son ampleur en bouche et sa jolie finale, élégante et souple.

J'ai terminé au Caf'et Rouge, avec un copain fou de vins bios, rencontré à la Cave du Soleil. Un seul verre ! Raisonnable… Un beaujolais baptisé Louis de Vigne, proposé dans une bouteille de limonade, si, si... Sympa au premier nez et à la première gorgée, plein de mûres mûres, enveloppant, mais un peu lourd au final.

Quatre autres primeurs étaient proposés au comptoir autour d'assiettes de charcuterie. Soirée en musique. Beaucoup de monde, beaucoup de jeunes, une vraie ambiance étudiante. Et là encore du bonheur qui faisait plaisir à voir. 

Beaujo:Louisdevigne

Vive le troisième jeudi de novembre !

 

J+1. Ce matin, j'ai également goûté, à la cave Crus et Cépages de Damien Hérault, deux beaujolais du domaine de la Poype à Charentay. Un primeur discret, joyeux, très … nouveau, qui va plaire à tous ceux qui cherchent dans le gamay fraîcheur et notes acidulées. Et un Villages, beaucoup plus construit, rond, tanins souples, sur des notes de mûre, là  encore, avec une jolie mâche et un côté salivant qui donne envie d'y revenir. Enfin, j'ai terminé par un petit blanc, le muscadet Nouvelle Récolte de chez Sauvion, un gros négociant. Sec, plaisant, marrant, facile, citronné, on l'imagine à l'aise sur des prochains plateaux de fruits de mer...

Beaujo:Crus et cépages

 

Allez les grincheux, vivent les primeurs !

La Cave du Soleil fait son cinquième salon de vins propres …

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Bourges. Thierry Lapoire, le dynamique propriétaire de la Cave du Soleil, rue Cambournac, à Bourges, organise samedi 30 novembre, son cinquième Salon, au bar/resto Les 3 P'tits Cochons (avenue Jean-Jaurès, de 10 à 18 heures). Onze « artisans-vignerons » feront le déplacement pour vous faire découvrir des « vins propres », c'est à dire, notamment, sans produits de synthèse.

Leurs noms : L'Ancienne Mercerie, Faugères;  Gérard Boulay, Chavignol; Domaine Cabrol, Cabardès; Vincent Chauvelot, Châteaumeillant; Mathieu Coste, Côteaux du Giennois; Domaine du Grand Crès, Corbières; Stéphane Guion, Bourgueil; Château La Colombière, Fronton; Jérôme Lenoir, Chinon; Pithon-Paillé, Anjou; Domaine de Rapatel, Gard. Certains étaient déjà là l'an dernier, d'autres pas.

Confirmer présence auprès de Thierry Lapoire : Tél. /Fax : 02.48.68.98.72 ou 06.62.24.12.72 ou par e-mail : lacavedusoleil@orange.fr.


Benoît Rogeon, fou depuis un chinon blanc se souvient d'une grange-des-pères...

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Benoit Rogeon. Il a quarante et un ans, est père d'un petit garçon de neuf ans, habite Poitiers et affiche sur Facebook une photo sur lequelle on le voit tenir un panneau où il est écrit : « Looking for a job ». « Je recherche un emploi dans mon métier, le webmarketing, plus encore dans ma passion le vin, écrit-il. Le rêve ? Travailler dans un domaine en mode "couteau suisse" : promotion des vins, salons, animation de dégustations, marketing/communication et une grosse pincée de vignes et de vinif…» Benoît Rogeon, avoue avoir longtemps cherché sa route, et l'avoir trouvée à presque quarante ans. « Mais je ne peux pas l’emprunter ou au prix de trop grands sacrifices ! Je continue quand même à espérer », poursuit-il. Merci pour ses jolies réponses et good luck for a job, Benoît ...

 

- Le déclic ? Le premier verre ? Pour être honnête, j’ai longtemps acheté du vin en grande distribution sans savoir vraiment ce que je cherchais ou ce que j’aimais, le plaisir simple de goûter tout simplement. Alors, mon tout premier verre ressemble plus à un tariquet qu’à autre chose… Le déclic, devrais-je dire la RÉVÉLATION : ma formation de sommelier conseil/caviste à l’université du Vin de Suze-la-Rousse, en 2011. Elle m’a donné les clefs pour comprendre et apprécier. Les rencontres qui ont suivi, m’ont ouvert sur d’autres vins. Et j'ajouterai que mon (vrai) premier verre c'est un chinon blanc, Rochette de Pascal Lambert.

 

- Une devise ? "La vérité est dans le verre", même si je suis le premier à me contredire et basculer régulièrement dans une forme de prosélytisme vinique pour les vins dits "naturels" depuis quelques temps. Tout, enfin presque tout sauf (j’ai les noms…) mérite d’être goûté par principe.

 

- Le meilleur souvenir de dégustation?  Une grange-des-pères rouge 2007 bue avec mes ami(e)s de formation sur ma terrasse à Sainte-Cécile-les-Vignes, face au Ventoux (j’étais logé chez un vigneron). Un vin totalement fou dont le nez a muté durant plus de deux heures, une bouche explosive pleine de fraîcheur et de tellement d’autres choses que la liste serait trop longue pour la faire ici ! Un souvenir immuable depuis de ce vin, jamais retrouvé sur d’autres millésimes et je n'ai pas connu d’émotions aussi intenses dans d’autres vins.

 

- Cave ou armoire? Combien de bouteilles ? Les deux mon capitaine ! Une cave et une armoire de service. Ironie de l’histoire de ma vie, une cave avec plus de trois cents bouteilles à trente ans alors que je ne connaissais rien et que j’avais les moyens, ce qui ne m’a pas empêché d’acheter du mauvais, beaucoup de mauvais ! Une cave de quelques bouteilles à quarante et un ans, le vin de mon fils et quelques cadeaux d’amis dont grange-des-pères rouge 2008 et 2009.

 

- Les trois coups de cœur du moment  ?  Trois ? je peux pour quatre ?

 Deux vins rouges issus du cépage gamay :

. Bois de Leynes 2011 de Pierre Boyat, vin de France Beaujolais.

. Paso Doble 2011, Anne-Sophie Dubois, AOC Bourgogne.

 Le gamay dans ce qu’il a de plus beau pour moi, expression aromatique complexe, bouche pleine, riche…Je craque totalement !

Deux vins blancs

. Terre de Gryphées, Domaine de la Tournelle, Jura. Un vin qui m’a réconcilié avec le chardonnay tout simplement. Puissance et minéralité, tension, acidité, tout y est.

. Caroline, Domaine des Griottes, Anjou. La même sur un cépage différent le chenin avec des sucres résiduels. M’a immédiatement fait penser aux vins allemands et autrichiens découverts en formation sur lesquels j’ai totalement craqué. Là encore, tension, acidité, belle expression aromatique.

 

 

Tiens ! Vingt-sept sénateurs veulent que le vin entre au patrimoine...

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Bouteilles. Michel Jolyot (77)Politique ! Vous vous souvenez peut-être de cette proposition d'une poignée de députés de droite qui avaient repris et déposé, au tout début de quinquennat, une vieille (et pas du tout à jour) proposition de loi demandant le classement du vin au partimoine national. Comme s'ils n'avaient pas pu le faire quand ils étaient au pouvoir ! C'est ici : Des députés veulent une loi pour que le vin fasse partie du patrimoine français... Les députés du Cher, qui l'avaient signée, n'ont jamais voulu répondre à nos questions ...

La dessus, parce que je pense que ce serait bien, j'ai lancé une pétition pour que le vin entre au patrimoine culturel et gastronomique protégé français...  Qui a eu son petit succès, mais qui n'a servi à rien. Le projet est toujours dans les tiroirs et il ne faut pas compter sur les élus de gauche pour l'en sortir, la loi Évin est leur "chose"...
Et voilà qu'il y  a quelques jours, vingt-sept sénateurs ont également déposé une proposition de loi allant dans le sens. Le meneur ? Raymond Couderc, le sénateur du Languedoc, par ailleurs maire UMP de Béziers. Ça sent les municipales, oui ... Je n'ai pas fait le tour de tous les signataires, mais j'en connais quelques uns, membres de l'UMP, sénateurs et maires dans des régions ... viticoles. 

Je vous passe les détails. Si vous voulez lire toute la proposition, rendez-vous sur le site du Sénat. Un seul article est proposé au final : « Le vin, produit de la vigne, fait partie du patrimoine culturel et gastronomique protégé en France. »

Les députés et sénateurs de droite, toujours prompts, parfois avec raison, à vilipender la gauche et ses coups politiques à propos de tout et n'importe quoi, seraient parfois bien avisés de se regarder dans la glace... On en reparle quand ces projets de loi seront enfin examinés. Ohé, dans les chambres, faites-nous signe ! 

Pour en savoir plus, je vous conseille également ce lien : Honneur du vin

Petites lampées autour d'une lamproie à la bordelaise et autres joyeux moments...

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Vent-d-Est-CabardesJPG.jpegBourges. Je n'avais pas gardé un souvenir extraordinaire de la dernière lamproie au sang, dégustée dans un restaurant de la jolie ville de Libourne. Des amis nous ont donc récemment invités l'autre soir, histoire de nous rabibocher avec cette spécialité bordelaise. 

La lamproie, vous connaissez ? La bête, que l'on pêche notamment dans l'estuaire de la Gironde, ressemble un peu à l'anguille ? Elle n'a ni écaille, ni colonne vertébrale, ni machoire, mais une bouche qui lui sert de ventouse ... Pas beau ! Pour la cuisiner, on lui coupe la queue pour récupérer le sang, base de la sauce, comme pour un civet de lièvre. On la sert avec des poireaux, des petits oignons, des pommes de terre à l'eau. Un délice, en fait ! 

Pour accompagner ce plat de roi, on peut évidemment sortir de sa cave un bordeaux, c'est régional. Nos hôtes sont allés chercher ailleurs. D'abord un cabardès bio 2009, Vent d'Est du Domaine de Cabrol, cuvée très marquée par la syrah. Un super nez, dense, plein de soleil, profond, et des notes de cacao, de fruits noirs confits, suivies de petites notes poivrées subtiles et délicates. En bouche, amplitude et fraîcheur, longue finale réglissée. Et ça tenait sacrément bien la route face à la lamproie.

Vieux-Telegraphe-2005.JPGDerrière, un châteauneuf-du-pape 2005, Domaine du Vieux Télégraphe... Grenache noir  (65%), mourvèdre, syrah, clairette, vieilles vignes, élevage de deux ans, dont douze mois sous bois... Vin magnifique, d'une incroyable profondeur, cerise noire, cassis, mûre, notes de violette, rondeur en bouche, tanins soyeux, longueur orgasmique sur des notes épicées... Merci pour ce joli moment.

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Ces dernières semaines, quelques bouteilles ont été partagées ici avec des fous ... J'ai déjà évoqué Poujeaux, Pontet Canet, Tour Carnet, Couspaude, et, en d'autres temps, Corbin, Corbin d'Espagne, Grand Corbin, Hortens-Picant. Belles maisons, beaux vins pour la plupart. Des millésimes d'une dizaine d'années, voire plus. Certains auraient du être bus, d'autres auraient encore pu attendre un peu.

Ces derniers jours, place à un millésime plus réçent, 2010, avec un bordeaux et un châteauneuf-du-pape. Le premier est produit par Château La Favièrepropriété depuis 2011 d'un investisseur russe, Stanislav Zingerenko. On est sur du merlot (60%) assemblé au cabernet franc (30%) et au cabernet sauvignon, sur un élevage de six mois en barriques de chêne français. Bordeaux sympa, nez fruité, notes de tabac et de forêt humide, bouche finement vanillée, gourmande et complexe. Avec une salade de courgettes jaunes au soja et un jambonneau ... La-Faviere.JPG 

Quant au châteauneuf, il est produit par le Domaine du Grand Tinel, cent hectares, l'un des plus grands domaines de l'appellation, propriété de la famille Jeune. Grenache, syrah, mourvèdre, un nez de griottes mûres, de baies noires, floral et épicé, savoureux et généreux en bouche, sur une finale enveloppante, longue et fraîche. 

Les petites lampées reviennent bientôt...

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#VdV61: il était une fois un vigneron de Cucugnan...

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#VdV61. Il était une fois un président des Vendredis du vin, Abistonedas qui avait décidé tout seul dans son petit coin, que le thème de cette 61ème session commencerait par le célèbre Il était une fois des contes de notre enfance... M'est alors revenu en mémoire une rencontre, déjà ancienne, avec une vigneron du Languedoc, sur lequel j'avais déjà écrit dans les Fous de vin, car cet homme-là l'est un peu...

Il était donc une fois ... un vigneron du hasard, qui rêvait de grand air dans son atelier de l'usine Renault, rêve partagé par son épouse Fabienne. Ensemble, ils décidèrent de fuir la grande ville sans même parsemer leur chemin de petits cailloux blancs, direction le Languedoc-Roussillon, et plus exactement la petite commune de Cucugnan... où il était une fois, un curé. Bruno Schenck connaît l'histoire par cœur... Nous sommes ici au cœur des Hautes Corbières, en limite de climat méditerranéen. La vallée est surveillée par le château cathare de Peyrepertuse et par le château médiéval de Padern. Autant de lieux riches de légendes, de mythes, de contes, de ... il était une fois.  

Ce qui n'est pas une légende, c'est le boulot qu'abattirent Bruno et Fabienne pour restaurer les bâtiments de la propriété et pour constituer, en 1990, cinq ans après leur arrivée, le Domaine du Grand Arc - tout un programme.  Il compte aujourd'hui cent vingt hectares de garrigues  dont un peu plus d'une vingtaine de vignes : trois pour les cépages blancs (grenache blanc, maccabeu et roussane) et dix-neuf hectares pour les rouges (carignan, grenache noir, syrah, cinsault, mourvèdre).

« Sur le domaine, explique Bruno, nous avons non seulement volontairement limité les rendements compris entre vingt-cinq et trente-cinq hectolitres à l'hectare, mais nous avons également choisi de ne pas utiliser ni engrais, ni insecticide et de pratiquer une agriculture respectueuse et non violente ». La non-violence va à merveille à cet homme au crâne dégarni, sorte de moine, de Gandhi de la vigne, proclamant « faire des vins de forte expression, équilibre entre le terroir, le climat, les cépages, l'homme et sa passion ». Et la passion de cet homme est immense. 

Et maintenant, Il était une fois ...  une cuvée baptisée Six Terres Sienne, vous avez bien lu... Assemblage de trois cépages  « où la règle de proportion est telle que la syrah, majoritaire, est au tout ce que le carignan est au grenache ». Parole d'Évangile ! Bref, l'assemblage est un secret. Bruno Schenck rappelle que, là encore, « le vignoble se conduit sans engrais, ni insecticide, recourant le plus souvent au travail manuel, avec une sélection sévère de la récolte permettant des vinifications intégrales sans soufre, sans levurage, ni produits additionnés mais sans jamais renoncer à notre exigence de qualité ». Après une macération longue et une fermentation malolactique en fûts, l'élevage, avant assemblage, se fait pendant trois ans sans sulfites, deux ans dans des fûts neufs, un autre dans des fûts d'un an ». 

Et comme ici on aime les histoires, les belles histoires, si vous achetez Six Terres de Sienne, elle vous sera livrée avec un petit livret réalisé autour de  l'essayiste Jean-Philippe de Tonnac. Bruno Schenck, « l'homme qui vit la vinification comme un voyage intérieur », y explique notamment sa démarche sur les « traces qui restent énigmatiques » des moines cisterciens et raconte la genèse de cette cuvée que l'on pourrait qualifier de divine. « Comme tout créateur, je suis toujours plus ou moins insatisfait, conclut Bruno Schenck. J'ai une très grande joie en général au cours de la vinification, je m'emballe souvent beaucoup et peut-être trop, et à l'arrivée ma satisfaction est un peu chagrin. Ce sont les amateurs de mon travail qui la réveilleront peut-être ».

Il était une fois ... un homme qui doute mais un homme en marche !

 

(Domaine du Grand Arc. 15, chemin des Métairies du Devez. 11350 Cucugnan. Tél 04.68.45.01.03. www.grand-arc.fr)

Le millésime 2013 dans le Centre-Loire ? Un millésime d'attente qui devrait surprendre ...

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Pinot noirAnalyse. Bertrand Daulny, le directeur du Sicavac, le laboratoire œnologiquqe de Sancerre, vient de faire une communication sur le millésime 2013. Que je publie ici intégralement...

« Un cycle végétatif long et tardif, une date de vendanges jamais vue depuis plus de vint ans, des vins qui n’exprimeront toutes leurs qualités qu’après quelques mois d’élevage, 2013 est un millésime d’attente qui devrait surprendre favorablement.

 

- La campagne viticole

 

Année froide, 2013 a été une année tardive. Jusqu’au 10 avril, les températures très inférieures aux normales n’ont permis aucune activité végétative. Le débourrement a eu lieu avec une dizaine de jours de retard. Le froid et l’humidité du printemps ont accru le retard de végétation qui atteignait deux  semaines à la floraison. La coulure et le millerandage qui en ont résulté expliquent la petite taille des grappes à la récolte, principalement en blanc. Est alors survenue une longue période, du 20 juin à mi-septembre, marquée par de la sécheresse et des températures très élevées en juillet. Les maladies cryptogamiques, mildiou et oïdium, ont été relativement bien contenues. Les réserves en eau accumulées dans les sols étaient utilisées par la vigne qui, ainsi, ne subissait pas de contrainte hydrique excessive, excepté dans quelques secteurs où des blocages de maturation commençaient à être observés. La douceur et l’humidité se sont ensuite installées pendant vingt jours, jusqu’au 9 octobre. La saison viticole s’est terminée sur une période plus fraîche et toujours empreinte d’humidité.

 

- La maturation

 

Les quelques pluies de la deuxième quinzaine de septembre ont accéléré l’accumulation des sucres, tandis qu’en raison de la fraîcheur des températures les acidités totales diminuaient lentement. Le climat doux de fin septembre a relancé la maturation : concentration des sucres, chute des acidités, affinement des arômes. Il a également été propice au développement du botrytis. Deux situations sont à distinguer. En général, les pellicules du sauvignon blanc étant épaisses, le botrytis s’est implanté sous sa forme noble. Traditionnellement, cette évolution est recherchée dans les années tardives comme 2013 car elle améliore la qualité des vins : augmentation du gras et de la finesse aromatique. Par contre, ponctuellement et surtout sur certains sols filtrants, la dégradation sanitaire a pu entraîner des déviations gustatives ; il a fallu purifier les moûts blancs de façon plus poussée (débourbages sévères, collages) et trier les vendanges rouges qui ont fort heureusement été bien moins touchées.

La production de sucres est restée importante jusqu’à la fin de la récolte. Les acidités un peu élevées au début se sont très bien rééquilibrées à partir du 7 octobre.

 

- Les vendanges

 

Les vendanges ont démarré lentement. Le pinot gris à Reuilly a été récolté dès le 26 septembre. A Sancerre, les parcelles les plus précoces ont été rentrées à partir 2 octobre. Sur l’ensemble des vignobles du Centre-Loire, le rythme s’est progressivement accéléré et la majorité des raisins ont été cueillis entre le 7 et le 19 octobre. Le bon équipement des exploitations a permis de vendanger rapidement au moment optimum puis de vinifier dans les meilleures conditions.

 

- Les premières impressions du millésime

 

Comme tous les vins des millésimes d’attente à la maturation longue et tardive, les 2013 se révèlent souvent austères dans leur jeunesse.

 

Les vins blancs sont encore fermés. Les arômes floraux dominent ; ils peuvent être mêlés de notes végétales ou fruitées. Selon l’origine et la date de vendange, leur équilibre en bouche se caractérise par une tendre fraîcheur ou une nervosité plus ou moins appuyée. L’expérience nous enseigne que ce style de vins gagne toujours en qualité au cours de la conservation : l’acidité rend parfois la dégustation plus difficile dans les premiers mois mais est un atout pour leur évolution.

 

Les vins rouges apparaissent avec une robe de bonne intensité. Les arômes fruités (framboise, mûre) sont nuancés de touches florales (pivoine). La connaissance analytique de la composition des raisins en polyphénols et le suivi gustatif pendant les cuvaisons ont permis de maîtriser les extractions et d’obtenir de très bons tanins, mesurés et souples.»

 

Louise Massaux, folle à cause de grand-mère, se souvient des vins d'Alphonse Mellot ...

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Louise Massaux. Elle vit à Avignon et se décrit comme « une brave fille la plupart du temps, serial-ouvreuse de bouteilles, passionnée et épicurienne ». Après avoir travaillé dans le monde du parfum en France et à l’étranger, Louise Massaux a créé Vinorealys, « une agence de communication et de marketing consacrée à l'univers du vin et des spiritueux ». « Du nez au verre, il n’y avait qu’un pas que j’ai vite franchi », ajoute cette passionnée de vin, qui est d'abord retournée sur les bancs  « d’une chouette université, celle du vin », à Suze-la-Rousse. Elle  a ensuite « arpenté les terroirs afin de déguster, comprendre inlassablement, harceler questionner les vignerons ». Son blog, Quilles de filles, est « né de l’envie de partager le plaisir que j’avais à goûter certains vins et rencontrer des vignerons (et non le contraire). Beaucoup autour de moi s’intéressent aux vins mais avouent être rebutées par le côté expert qui se dégage parfois de certaines publications », précise-t-elle. « Écrire mes expériences, mes rencontres, y mettre un peu de légèreté et quelques notions simples. Essayer de raconter un peu de cette magie, de la synergie entre des hommes, des femmes et une terre. J’avoue rester totalement admirative face à cela. Aimer le vin, en parler et essayer de transmettre un peu de cette envie. Le vin porte en lui la convivialité, le partage, alors en parler de façon compliquée alors que le bonheur est simple comme un verre, m’ennuie, pour parler poliment (et je suis une fille polie). J’aime à penser que je suis une étape, quand ils s’y impliqueront plus, ils passeront naturellement vers mes aînés, plus précis, plus riches », poursuit-elle. Aujourd'hui, Louise Masaux « organise de chouettes raouts vineux en essayant de créer un lien entre ceux qui le font et ceux qui le boivent ». Elle m’implique également, milite et  « vitupère pour que la liberté de parler du vin demeure », comme avec le collectif Touche pas à mon vigneron. » Heureux de vous compter parmi mes Fous, Louise ...

- Le déclic ? Votre premier verre ? Avec ma grand-mère. Elle fut une des premières femmes chef en France dans les années 1920, à une époque où on les cantonnait plutôt cuisinières. Enfant, je passais des heures dans sa cuisine et dans les restaurants. En toute logique, un jour que nous dégustions un magnifique foie gras d’oie, elle m’a tendu son verre. C’était un gewurtztraminer, je me rappelle encore les arômes ! Depuis, je n’ai jamais décroché. Mon père avait une cave sublime que ma grand-mère adorait vider avec ses copines (et mon aide). Comparse et complice, elle m’a enseigné l’art des désaccords et le sens du bonheur, de la jouissance qu’on éprouve à ressentir chaque instant, chaque joli verre.

- Une devise ? N’en avoir aucune. J’envie les gens pour qui les choses sont définies, cadrées. Mon métier consiste à essayer de comprendre ce que sont les gens, les vins et le traduire. Donner leur vérité, pas la mienne…

- Le meilleur souvenir de dégustation ?  Il y en a tant…En choisir un, serait dénigrer les autres…

- Cave ou armoire? Combien de bouteilles ? Armoire d’une centaine de bouteilles, je vis en appartement. Toujours trop petite malheureusement.

- Les trois coups de cœur du moment ?  

 . J’ai eu l’occasion, il y a peu, de passer un peu de temps chez Alphonse Mellot, à Sancerre. La perfection et la précision de ces vins m’ont éblouie. En blanc, le travail mené tant à la vigne qu’à la vinification permet de percevoir chaque variation de terroir. Il a su aller au-delà de l’expression du sauvignon, pour faire ressortir là le silex, là le fruit. C’est magique !

. L’Âme 2007 de chez Rotier, un vin de Gaillac, une région que j’aime particulièrement. Une majorité de duras, ce cépage local à la fois puissant et fin. Des notes de mûres, de poivre vert et une touche de fraîcheur légèrement mentholée avec une grande longueur.

. Malartic-Lagravière, en blanc comme en rouge, leurs vins sont superbes. Pessac Léognan dans toutes ses qualités.  

Les Fous à la quinzième place du e-buzzing de décembre ...

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Classement. Tiens, il y a longtemps que je ne vous ai pas parlé du e-buzzing, le classement des blogs les plus influents - c'est eux qui le disent. Malgré les explications de nombre de sommités en informatique, je n'ai toujours pas compris comment ça marche mais, bon, on s'en fout, un classement c'est un classement, on en pense ce qu'on en veut. Une chose est sûre, il ne veut pas dire qu'on a des millions de lecteurs mais au moins qu'on est actif et qu'on alimente. Quant à l'influence, on connaît la chanson ...

Toujours est-il qu'après avoir navigué au delà de la vingtième place ces derniers mois, sur cent blogs classés, les Fous sont de retour dans les vingt premiers au classement de décembre. Quinzième. Vous verrez, si ça vous intéresse, dans le lien ci-dessus, qu'il y a aussi du changement sur le podium. Sur la première marche la Pinardotek, le blog de Sand, la « nombrilo-féministe pinardière ». Elle détrône le blog des 5 du vin, qui passe à la deuxième place, suivi par celui des Vendredi du vin...


Petites lampées de crémants qui font aussi de belles bulles de fêtes ...

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Effervescents. Elles seront bientôt huit, puisque la Savoie doit les rejoindre, mais elles ne sont encore que sept ! Sept appellations pour les crémants, les autres bulles... Ils viennent d'Alsace, qui domine le marché, de la Bourgogne, de la Loire, de Bordeaux, du Jura, de Limoux et de Die. 

 - Qu'est-ce qu'un crémant ? Un effervescent obtenu par méthode traditionnelle autrement appelée méthode champenoise, avec seconde fermentation en bouteille.

- Les cépages ? C'est évidemment selon la région...

. Alsace : pinot blanc, riesling, pinot noir, pinot gris, auxerrois, chardonnay.

. Bordeaux: sémillon et sauvignon pour le blanc; cabernet et merlot pour le rosé.

. Bourgogne: pinot noir, chardonnay, pinot blanc, pinot gris, gamay noir à jus blanc, aligoté, melon, sacy.

. Die : clairette, aligoté, muscat.

. Jura : poulsard, pinot noir, trousseau, chardonnay, savagnin.

. Limoux : chardonnay, chenin, mauzac, pinot noir.

. Loire : chenin, cabernet- franc, chardonnay, pinot noir, grolleau noir et gris, orbois.

- Les prix ? Rien à voir avec ceux d'un champagne de qualité. De 6 à une vingtaine d'euros, mais plus généralement entre 8 et 15 euros. Et un vrai rapport prix/qualité/plaisir, pour peu qu'on fasse le bon choix. Pour des fêtes pétillantes on peut donc penser crémant...

Si vous aimez le chenin, vous vous tournerez notamment vers les montlouis-sur-loire. L'appellation compte deux catégories de fines bulles : Montlouis Méthode traditionnelle et Montlouis Pétillant originel, né en 2008. Ces derniers contiennent moins de cinq grammes de sucre résiduels par litre, soit l'équivalent d'un brut nature ou d'un non-dosé. Jacky Blot, Domaine de la Taille aux loups, propose une Méthode traditionnelle Triple Zéro, provenant de vieilles vignes,  élevée près de deux ans sur lattes et sans ajout de liqueur au moment du dégorgement. D'une incroyable fraîcheur et d'une vivacité revigorante, sur des notes de pomelo et de cire et une finale minérale, il saura accompagner tout un repas, des huîtres jusqu'à la bûche. Un vrai bonheur pour 12,50 euros.

Toujours en Loire, on pourra se tourner vers les pétillants de Robert & Marcel, la nouvelle marque des Vignerons de Saumur, qui proposent trois "bulles": deux méthodes traditionnelles, un sec et un demi-sec, aux arômes de fruits blancs, et un original mousseux rouge demi-sec, gourmand et facile à boire. (5,80 et 6,40 euros).

La Loire, c'est aussi la Maison Ackerman, spécialiste des fines bulles. Pas moins de dix cuvées, dont le X Noir, à base de chenin ou de pineau d'aunis, le Royal Rouge en demi-sec,  un crémant rosé, ces deux derniers à base de cabernet. Et aussi cette Grande Réserve, assemblage de chardonnay (60%), de chenin et de cabernet franc, à parts égales, proposée dans une jolie bouteille, large d'épaules... Le contenant ? On est sur des bulles pleines de notes florales et d'agrumes et une fin de bouche briochée. Peut accompagner tout un repas de fête sans se priver. 8,90 euros...

Les bulles, c'est aussi une des spécialités de Limoux et notamment de la Maison Antech, une maison familiale et indépendante, depuis six générations, dirigée par la... pétillante Françoise Antech. Après avoir créé sa blanquette de Limoux Brut nature en 2011, avec le millésime 2010, Françoise Antech a lancé son crémant Pure Émotion, un rosé brut nature, c'est à dire sans dosage. Un assemblage de chardonnay (60%), de chenin (20%), de mauzac (10%) et de pinot noir et une méthode traditionnelle au nez de petites baies rouges, très élégante, vive, idéale pour l'apéritif d'un repas de fête. Si vous préférez le blanc, osez la blanquette Brut nature, sur du mauzac (9%) associé au chenin et au chardonnay, là encore non dosée.  Florale au nez comme en bouche, notes d'agrumes, grande vivacité. Parfait pour les huîtres et le saumon sauvage. 7,40 euros.

Pour terminer, on remonte en Alsace, autre pays des crémants, avec la cuvée du Château d'Isenbourg, de Châteaux & Terroirs, holding qui regroupe également la Cave des Vignerons de Pfaffenheim et Dopff et Irion. Le Clos du château domine la ville de Rouffach et produit des vins blancs mais aussi ce crémant élégant et frais, fruité et floral, sur des notes citronnées qui en feront  le parfait compagnon d'un plateau de fruits de mer. Dans les 12 euros.

Bonne (petites) lampées de fête avec les crémants...

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La sérénade de Paul Carali pour l'étiquette de La Ficelle ...

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St-Pourcain-La-Ficelle-2013-2.jpgTradition. Vingt-six ans que ça dure ! Depuis 1987, La Ficelle, emblême du vin de Saint-Pourçain-sur-Sioule est illlustrée par un dessinateur humoristique. Cette année, c'est Paul Carali qui s'y est collé.

 Petit cours d'histoire... Je cite : « La légende de La Ficelle trouve sa source en l’an 1487, dans une auberge médiévale, où Gaultier, le maître des lieux, servait le vin dans des pichets en terre et en étain, contenants qui ne lui permettaient pas d’évaluer le niveau consommé. Afin de couper court aux discussions contradictoires, et pour mesurer de manière plus fiable la quantité servie, il décide d’utiliser une ficelle sur laquelle il fait des nœuds réguliers, chacun correspondant à une mesure de vingt-cinq centilitres. Il venait ainsi de créer une remarquable unité de mesure donnant naissance à la pinte, la demie et le galopin ».

 Réhabilitée en 1987 par l’Union des Vignerons de Saint-Pourçain, La Ficelle revient tous les ans à la même époque, le premier samedi de décembre. Fête à Paris et dans sa ville natale, campagne de pub, vente dans les brasseries parisiennes et quelques autres en province, la promotion est parfaitement rôdée.

Quant aux dessinateurs invités à réaliser l'étiquette, ils ont pour nom Avoine, Barbe, Barberousse, Barrigue, Blachon, Bridenne, Cursat, Dubouillon, Faujour, JY, Honoré, Laville, Loup, Mose, Napo, Nicoulaud, Piem, Roche, Sabatier, Soulas, Tignous, Trez, Lerouge, Samson, Willem... Tous devenus des amis des vignerons de Saint-Pourçain, qui se retrouvent au sein des Compagnons de la Ficelle pour célébrer ce vin nouveau dans les rues de Saint-Pourçain. C'était le 7 décembre.

Paul Carali  est né à Héliopolis, en Égypte. il est le créateur du groupe rock Pink Panthers, en 1962 et sa carrière de dessinateur a débuté dans Pif en 1972. Avant l'Écho des savanes, Charlie, Hara-Kiri, Charlie Hebdo.  Pour le millésime 2013, le créateur de Psikopat a revisité la sérénade...

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Petites lampées des 2012 et autres millésimes du Cellier aux Moines au Camélia ...

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Cellier-2012--Rouge.JPGParis. Si vous avez, ce dont je ne doute pas, acheté et lu l'excellent livre Neuf siècles au cœur de la Bourgogne, le Cellier aux moines et son clos, vous savez déjà tout sur l'histoire de cette belle propriété rachetée en 2004 par Catherine et Philippe Pascal et leurs trois enfants. Deux années de travail, pour restaurer les bâtiments classés au Patrimoine, leur a été nécessaires avant de reprendre l'exploitation du Clos, en 2006, avec la complicité d'un jeune vigneron givrotin, Erwan Bretaudière.

Depuis cette date, la vigne a été ressuscitée. Le désherbage chimique abandonné au profit d'un travail régulier du sol. Vendanges en vert, effeuillage, tri sévère avant égrappage, petits rendements, suivi parcellaire, vinification en foudres de chêne, élevage d'un an en fûts ... Les Pascal veulent tirer toute la quintessence des fabuleux terroirs du domaine. Et des 4,7 hectares en Givry Premier Cru, exclusivement plantés en pinot noir, sur un coteau argilo-calcaire, caillouteux, exposé plein Sud. Le domaine compte aussi une parcelle de 61 ares sur Mercurey, Les Margotons, marnes blances et calcaire, où se plait le chardonnay. Et il a acquis, en 2012, trois petites parcelles de Premiers Crus sur la Côte de Beaune : Puligny-Montrachet Les Pucelles, Chassagne-Montrachet Les Chaumées et Santenay Beauregard.

Trois cuvées 2012, mises en vente mi 2014, dégustées à l'heure de l'apéritif, l'autre jour au Camélia, l'un des deux restaurants de Thierry Max, au Mandarin Oriental. J'ai adoré Les Pucelles au point d'en abuser... Tendu, minéral, notes toastées, profondeur... « En fait nous sommes assez séduits par le résultat, commente Philippe Pascal, c'est un joli millésime, malgré des incidents climatiques, car nous avons tout eu, coulure, grêle, des débuts de maladies et de tout petits rendements, mais, au final, cela donne des vins inespérés. »  Inespéré et sublime, le givry 2012 du Clos, tout en fruits et en mâche, précis, séducteur. Nous avons même eu droit au 2013, autre année compliquée, tiré sur fût la veille, « assemblage représentatif du millésime, issu de jeunes vignes et élevé en fûts neufs pour 50%, précise Philippe Pascal. Une belle surprise, ce millésime mérite mieux que les premiers échos... ». Très beau vin, nature, gorgé de fruits, frais. « Vingt-quatre hectos ... », il n'y en aura pas pour tout le monde.

Cellier:Blancs entrée

A table, sur la dorade royale en tartare, crémeux de concombre à la feuille de citron vert, le blanc des Margotons. Le 2011 encore très boisé, nez très floral, pointes citronnées, très expressif, sur une finale vive; et le 2008, millésime à boire, sur des notes d'évolution mais parfaitement droit. Pour escorter le paleron de Hereford braisé, cannelloni gratinés, sauce vin de Bourgogne, deux millésimes du Cellier. Le 2011, un brin fermé, sur des notes de grillé, de vanille, derrière lesquelles surgit rapidement en bouche un joli fruit. Le 2009, « l'année des vignerons », magnifique, profond, fruits rouges compotés, grillé élégant, pointes de poudre de vanille, ample et velouté. « Un joli souvenir ... » sourit Philippe Pascal. Plus rien à vendre...

Enfin, avec l'étrange poire pochée au Givry, présentée en dés, sur un fond de tarte, un peu trop parfumée au cassis à mon goût, on a redemandé le 2009, juste un fond, quoi !... Et je suis revenu au 2012, comme pour fermer la boucle. Décidemment parfait ...

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Les petites lampées reviennent bientôt...

Petites lampées, de Reuilly à Margaux, en passant par monts et par vaux ...

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Bourges. L'autre jour à La Courcillière, le restaurant des marais de Bourges. À l'invitation du chef Denis Julien, Jean-Baptiste Charpentier (trente ans), qui dirige, depuis fin 2012, avec son frère Béraud (vingt-sept ans), le domaine familial de Reuilly, a passé l'après-midi derrière le comptoir du restaurant pour présenter ses vins et notamment le millésime 2012. Le domaine ? Quelque 280 hectares de céréales et onze hectares de vignes, du sauvignon, du pinot noir et du pinot gris, ce dernier pour un beau rosé qui régale les soirs d'été ... Et ce rouge 2012 ? « C'est un joli millésime, catastrophique en terme de volume mais, avec de belles grappes, un joli jus, une belle concentration, ça fera des vins de garde » commente le vigneron. Dégustation : pinot noir typique du Centre-Loire, léger, fruité, digeste, presque gouleyant. (7,20 euros).  Jean-Baptiste Charpentier avait aussi apporté sa cuvée élevée en fûts de chêne ayant déjà "travaillé". Plein de fruit, d'une belle rondeur, sur des notes un peu toastées. (7,70 euros). Enfin, deux blancs. D'abord la Cuvée Les Beaumonts, macération pelliculaire d'une dizaine d'heures, avant pressurage. Rond, beurré, sur la pêche blanche, jolie finale. On se croirait presque de l'autre côté de la Loire. (8,20 euros). Enfin, le sauvignon traditionnel, pressurage direct de deux heures après la récolte, nez de buis, d'agrumes, attaque vive, belle acidité. (6,70 euros). Pour les huîtres, la semaine prochaine... 

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La semaine dernière on a ouvert ici, sur des tranches de panis poêlées et un carré d'agneau, ce cornas bio 2012, de la Cave de Tain l'Hermitage. De la syrah provenant de terrasses granitiques, un rendement de moins de quarante hectos, un élevage en fûts pour conserver le fruit. Il est noir et mûr au nez, qui relève des pointes de fumé et de cuir. Un brin d'épices en bouche, des notes chocolatées, une belle ampleur et une longueur gourmande. (19.40 euros). De la même cave, on avait goûté quelques jours avant, le saint-joseph, même millésime, toujours de la syrah, avec un élevage partiel en fût. Un peu plus floral, peut-être, mais toujours aussi gourmand en bouche, juteux, avec une pointe de minéralité qui lui donne une belle fraîcheur. (13 euros).

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J'ai déjà ici parlé du chatus, ce cépage peu connu des fous de vin. L'Ardèche en compte une cinquantaine d'hectares dont deux plantés en 1888. La moitié appartient à la cave La Cévenole, l'autre moitié est répartie entre coopératives et particuliers. Ce Temps qui reste 2011, un IGP Coteaux de l'Ardèche, provient du Domaine Benoît Salel et Élise Renaud, installés depuis 2008 du côté de Faugères, dans le sud du département. Dix-huit mois d'élevage en fûts après une longue cuvaison de quatre semaines, pour ce vin rustique, plein, fruité et puissant, parfait avec un pot au bœuf de saison. 15 euros.

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Direction le Bordelais pour les deux dernières bouteilles de ces petites lampées d'avant Noël. D'abord ce graves rouge 2010 de Château Villa Bel Air, à Saint-Morillon, un domaine créé dans les années 1990 par Jean-Michel Cazes. Merlot (50%) cabernet sauvignon (40%) et cabernet franc, élevage de douze mois en barriques neuves, jolie robe violine, nez floral, un peu sur la violette, notes toastées, charnu, élégant, profond en bouche, sur une finale vanillée. Beau millésime qui peut attendre quelques années avant d'être bu dans sa plénitude. Dans les 15 euros..

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J'achève ces petites lampées par ce Cru Bourgeois de Margaux 1999 de Château Paveil de Luze, un magnum extirpé de ma cave, ouvert dimanche soir sur des escalopes marinées, soja et gingembre, cuites façon niponne, sur le teppanyaki. Et en joyeuse compagnie... Vous lirez par ailleurs que Paveil, une des plus anciennes propriétés du Médoc, trente-deux hectares d'un seul tenant, est aujourd'hui dirigé par Frédéric de Luze, qui représente la sixième génération. Le vin ? Le cabernet sauvignon semble très majoritaire, assemblé au merlot et au cabernet franc. Un peu fermé au début, j'aurais du le déboucher plus tôt, voire le carafer, il s'ouvre tranquillement sur un nez de mûres, de cassis confits, de grillé, des pointes de cuir et d'humus. Bouche ronde, pas d'une ampleur exceptionnelle, mais très agréable, bien en place, et finale assez soyeuse...Joli moment, les copains !

Les petites lampées reviennent bientôt...

Ben oui, le gris de Reuilly...

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