Image may be NSFW. Clik here to view.Bourges. Halte là, les primeurs, les vins primeurs, sont là ! Les IGP, depuis
le 18 octobre, avant les AOC/AOP, beaujolais, touraines entre autres, disponibles, comme toujours, le troisième jeudi de novembre, c'est à dire le 15 pour ce millésime. On y reviendra ... Pour
l'heure, j'ai reçu, oui, oui, deux bouteilles de primeurs d'Ardèche, une région qui m'évoque des souvenirs de randonnées, de descentes en canoë, les années babas, les plages de tout-nus dont
celle des Templiers, un Bedford aménagé camping-car, enfin genre, des nuits blanches autour d'un feu de camp à faire tourner le mégot, des virées du côté de Montcuq, le village rendu
célèbre par Daniel Prévost, dans le Petit Rapporteur de Jacques Martin... Ces primeurs, on les a É-VI-demment ouverts l'autre jour autour d'un petit casse-croûte sans prétention, après
avoir "fait du bois", comme on dit ici, car l'hiver sera rude... Du boudin, une terrine, une salade, des poires et des pommes juste cueillies sur les arbres, et, tout en parlant des Templiers, la
plage je veux dire, on a siroté les deux bouteilles avant de se remettre au boulot. Le rosé d'Orélie, assemblage de gamay et de syrah, provient de la coopérative des Vignerons ardéchois. Et le
rouge, cent pour cent gamay, de la Cave coopérative de La Lablachère. Ils coûtent respectivement 3,70 euros et 2,80 euros ! Ils sont, comme on dit, gouleyants, frais, sur le fruit un brin acide,
et j'ajouterai sympas comme le rire de Jeannot quand il est un peu parti... Faciles à boire, évidemment, comme les vins qu'on buvait à la ferme de mon grand-père, à la régalade... Et vous savez
quoi, il faisait beau et on était heureux !
Frédéric Panaïotis. Le premier Fou
de vin de novembre est entré dans le monde du vin en 1987, après une formation agro-viti-œno à Montpellier. Poursuite du cursus dans le sud de la France et bref passage en Californie, avant de
revenir dans sa champagne natale, d'abord chez Veuve Clicquot, puis chez Ruinart, où il est chef de cave depuis cinq ans. La suite est racontée dans sa bio: «Toutes ces années dans les bulles ne feront pas pour autant détester l'eau à ce Champenois pure souche qu’est
Frédéric Panaïotis. Car, s’il est diplômé de l’Institut national d’agronomie de Grignon, et a suivi de doctes études d’œnologie à Montpellier, tout juste écornées par quelques cours séchés,
le temps qu’il lui fallait pour cuisiner de bons petits plats entre amis, Frédéric est un dingue de biologie marine. Il est également moniteur d’apnée – les cours se déroulent le mardi soir, mais
c’est déjà complet pour cette année, désolé. Son planning est par ailleurs bien chargé, puisqu’il élabore toutes les cuvées de la maison
Ruinart, où le chardonnay a la part belle – en hommage aux beaux terroirs de la région, mais aussi à sa passion pour la Bourgogne. Il parcourt également le monde pour
prêcher la bonne parole initiée par Dom Ruinart et son neveu Nicolas, défendant tout en courtoisie éclairée ses choix de vinification. Ok, si l’on
épluche l’agenda de son Blackberry, on remarquera quelques plages grisées, notamment autour de l’heure du déjeuner, mais on peut bien révéler le secret : Frédéric prend sa voiture et
traverse tout Reims pour aller chercher le meilleur pain de la ville. Lequel attendra sagement la fin de la journée, parfois fort tard, avant d’être dévoré. Surtout lorsque c’est période de
vendanges et que Frédéric, bottes aux pieds, est dans les vignes à surveiller la récolte des précieux grains. Car c’est finalement là qu’il se sent comme un poisson dans l’eau. » Joli...
Voici ces réponses.
- Le déclic ? Le
premier verre ? Un richebourg 1976 de chez Jean Gros, bu au déjeuner de Noël de 1984, à la Maison : la
toute première fois qu’un vin m’a apporté une vraie émotion. Je me souviens encore de la table, du verre, de la couleur de ce grand bourgogne, et même de ses arômes. Marqué à
vie ! Mon premier verre, ou plutôt fond de verre, chez mes grands-parents, à l’âge de deux ou trois ans… Déjà du champagne
Blanc de Blancs, un pur Villers-Marmery de la Montagne de Reims.
- La devise ? "Aide-toi, le ciel t’aidera"
- Le meilleur souvenir de dégustation ? Un grand moment de générosité et de partage chez ce vigneron de Pouilly-Fuissé, qui avait ouvert, pour notre groupe de jeunes étudiants de l’Agro encore
très ignares, un des rares jéroboams de pouilly-fuissé 1969 qu’il lui restait. J’étais déjà intéressé par les vins, mais cet aspect tellement humain de la filière a fini de me convaincre de me
lancer dans la spécialité viti-œno de Montpellier…
- Cave ou armoire? Combien de bouteilles ? Une bonne cave aux trois quartsenterrée, avec environ deux mille bouteilles. Et il y a encore de la place !
- Les trois coups de cœur du moment ?Les récents, donc :
. Tokaji Istvan Szepsy millésime 1999, Aszù 6 puttonyos.Un liquoreux d’une énorme richesse, dans un style pur et d’une incroyable fraîcheur, sans aucune trace d’oxydation. Plein et aérien à la fois, j’adore…
. Gevrey–Chambertin, Clos Tamisot, 2005 de Pierre Damoy (*). J’ai visité ce domaine à plusieurs reprises et j’aime beaucoup sa
philosophie et le style des vins. Travail très précis à la vigne, justesse d’extraction, et au final des pinots noirs soyeux et très purs. Pas donnés certes, mais en Bourgogne, la qualité se
paie…
- Clos Columbu 2008 (blanc, 100% vermentino). J’aime beaucoup ce cépage pour son aromatique
(agrumes, fruits frais, fruits exotiques) et l’équilibre entre gras et acidité en bouche. J’ai cité Columbu parce que j’en achète régulièrement, mais j’aurais pu nommer d’autres producteurs comme
Domaine Arena, Clos Canarelli… Je rêve d’aller visiter la Corse.
(*) Je n'ai pas mis de lien pour le site, actuellement en travaux, dont la réouverture est annoncée pour décembre 2010 !
Image may be NSFW. Clik here to view.Bourges. Que boire avec une soupe,
oui une soupe, je n'aime pas bien le terme potage, de citrouille ou de potiron ? Rien... Car on ne boit pas avec de la soupe disait mon grand-père, ou alors on fait chabrot, et lui le faisait
avec un savagnin après avoir avaler sa soupe au pain... Du blanc. Certains recommande même du chenin. Un sommelier influent un sancerre rouge un peu frais. A défaut, nous avons ouvert en cette
veille de Toussaint bien lugubre un saint-romain, pinot noir à cent pour cent, comme le sancerre rouge : la cuvée Sous Roches
2007, juteuse et ronde à la fois, du Domaine Henri et Gilles Buisson, où
l'on est vigneron de père en fils depuis huit générations. Dans les 18 euros la bouteille et un vrai plaisir.
On est ensuite resté dans les odeurs d'automne avec des fusilli aux châtaignes, une poêlée de cèpes,
encore ramassées le matin même, et un filet mignon de cochon, cuit lentement sur le tepanyaki dans son buisson de romarin frais. Accents du Sud, vins du Sud... D'abord un rouge, Jardin de Malepère 2009, de la Cave Anne
Joyeuse. Malepère pour male peyre, qui veut dire mauvaise pierre en occitan. Merlot (40%), cabernet franc (30%) et cabernet sauvignon. Du fruit, de la mâche et la puissance du vent
qui souffle parfois dans les collines du Languedoc. Pour moins de cinq euros, rien à dire de plus. On a terminé avec une pure syrah, provenant des argilo-calcaires caillouteux du Domaine de Ventenac, près de Carcassonne. Pas vraiment explosive en bouche la syrah d'Alain Maurel, malgré un nez sympathique et poivré. Pour un peu
plus de six euros ! Plats rustiques, vins rustiques ...
Bordelais. Quarante-huit châteaux des appellations Sauternes et Barzac ouvrent
grandes leurs portes les samedi 10 et dimanche 11 novembre (10/18 heures). L'occasion de faire un véritable voyage aux pays des arômes mais aussi de découvrir les macarons épicés créés par le
chef pâtissier Benjamin Griffon (photo Steeve Savignac) : coco/curry de madras; nyangbo (chocolat noir de Ghana)/poivre de Selim; poire/cardamone...Je ne sais pas vous, mais moi, ça me fait tout
de suite saliver. D'ailleurs ce soir, j'ouvre un sauternes à l'apéro, non mais ! Plus de renseignements et dépliant avec liste des châteaux sur www.sauternes-barsac.com.
Image may be NSFW. Clik here to view.Tastevino.Un autre Québecois rejoint la bande des Fous de vin ! Son
nom de scène: Tastevino. Sur son site, tastevino.weebly.com, il se présente ainsi : « Créateur culinaire, sommelier, blogueur
». Et on peut y lire ceci: « Le vin d’abord, ensuite le menu… J’analyse les arômes dominantes du vin, ensuite c’est ce qui dictent les ingrédients, les épices, les aromates,
textures et saveurs pour concevoir des accords mets et vins encore plus précis ». Sur son compte Twitter, il écrit: « Je ne suis pas juste un trippeux de vin, ni uniquement un blogueur
bouffe/vin, je suis aussi un créateur culinaire pour mettre en valeur le vin ».Dominique Sanschagrin, c'est son vrai nom, écrit aussi pour d'autres
blogs, fromagesd'ici.com et alsacemenu.com. Faites un tour
sur ces blogs, et gaffe au salivage ! Merci, Tastevino, pour ces réponses. En fait j'aurais du intitulé mon blog trippeux.de.vin.com ...
- Le déclic ? Le premier
verre ? Un pinot noir de la Bourgogne du Domaine Taupenot-Merme. Ce sont les odeurs de feuilles mortes, de sous-bois, qui mon séduit en
premier, mais depuis le temps je m’en rappelle plus le millésime.
- Une devise ?"La perfection est la somme de petites choses
parfaites."
- Cave ou armoire? Combien de
bouteilles ? Un cellier d’appartement, j’ai arrêter de compter…
- Les trois coups de cœur du moment
?
. En bulles, Domaine
Labet, crémant du Jura. Une belle expression du terroir, une finesse des bulles, une belle complexité qui permet
de travailler en cuisine des textures croustillantes, ce qui met en évidence les caractéristiques de ce beau mousseux.
. En rouge, Domaine Clot de
l'origine de Marc Barriot, cuvée La Soif de plaisir. Lorsque je mets mon nez dans ce verre,
j’imagine tous une variété d’épices, de morilles et de petits fruits, j’adore le plaisir que ce vin du Languedoc m’offre, j’essaie de bien lui rendre l’appareil en cuisine.
. En blanc, Château Les Tours des
Verdots. Des agrumes au nez, complétés par un joli boisé, une bouche complexe par cette assemblage de sauvignon,
sémillon, sauvignon gris. En cuisine, les poissons à chair blanche, escortés d'une sauce crème, une touche de miel, un zest d’agrumes, les saveurs similaires du plat et du vin m’offrent un réel
plaisir.
Image may be NSFW. Clik here to view.Analyse. Benoît Roumet, le directeur du Bureau interprofessionnel des vins du Centre-Loire (BIVC)
fait le point sur la récolte et le millésime 2012 en commençant par la campagne viticole.
« Dans un hiver 2011-2012 sec et relativement doux, la seule période de froid significative a eu lieu au cours de la première
quinzaine de février, occasionnant la destruction de quelques bourgeons.Le débourrement fut précoce, de fin mars à début
avril. Le retournement climatique à partir du 10 avril entraîna une longue période de trois mois globalement froids et humides. Quelques bourgeons furent à nouveau gelés en avril. Petit à petit,
l’avance du début de saison s’est perdue.
La floraison s’est déroulée avec environ une semaine de retard s’étendant sur trois semaines. La coulure et le millerandage ont
sévi de façon irrégulière. Les rouges ont été assez touchés alors que les blancs ont bien résisté. La pression des maladies cryptogamiques, mildiou et oïdium, a été forte mais bien maîtrisée dans
l’ensemble.
Une nouvelle inversion de climat s’est produit mi-juillet avec la fin des précipitations. A partir du 10 août, les températures sont
redevenues supérieures aux normales. Ces conditions climatiques sont arrivées juste au bon moment pour provoquer l’arrêt de la croissance des
rameaux, accélérer et resserrer la véraison. La sécheresse a perduré jusqu’au 20 septembre où on a commencé à constater des blocages de maturation dans les jeunes parcelles sur les sols
sensibles. Du 21 au 27 septembre des pluies importantes (50 à 60 millimètres) sont arrivées à point nommé pour relancer la maturation.
La maturation
Les conditions de maturation ont été très favorables. La sécheresse a permis la concentration en sucres.
Cette évolution a été stoppée par les pluies des derniers jours de vendanges. Les nuits fraîches ont préservé le charnu et
l’acidité (teneurs élevées en acide tartrique et normales en acide malique) tandis que les arômes se sont développés lentement et tout en finesse. L’ensoleillement a été bénéfique pour la couleur et les tanins des rouges, mais également pour les arômes.
Grâce aux peaux épaisses, l’état sanitaire est resté excellent, ce qui a laissé toute la sérénité nécessaire aux vignerons pour
attendre que les raisins soient bien mûrs.
Les vendanges
L’étalement de la floraison s’est retrouvé à la maturité. Reuilly a entamé la campagne le 15 septembre par les pinots gris.
Les parcelles les plus précoces de Sancerre étaient récoltées dès le 20 septembre mais c’est le premier octobre que les vendanges ont
véritablement débuté sur l’ensemble des vignobles du Centre-Loire.
Le suivi précis des maturations technologique, aromatique et phénolique, parcelle par parcelle, est aujourd’hui bien ancré. Aussi, de
nombreux vignerons ont récolté de façon discontinue, en cohérence avec les différences d’évolution des terroirs.
Les premières impressions du millésime
Les vins affichent une plénitude et une concentration
remarquables. Les bouches ont de superbes expressions, avec des équilibres différents selon la date de vendange : les premiers raisins récoltés donnent des vins plus incisifs, puis au fur et
à mesure de la maturation, le gras se développe et s’amplifie.
Les blancs exhalent de superbes arômes. Bien ciselés, ils sont à la fois délicats et complexes. Les nuances de fleurs blanches et de
fruits frais dominent. Elles peuvent être agrémentées de notes épicées ou de subtiles touches végétales. Dotés d’une grande pureté, les blancs ont à la fois de la fraîcheur et du charnu.
Les rouges montrent des robes profondes, rubis plus ou moins nuancées de violet. Avec les extractions douces qu’on pratique
aujourd’hui, leurs tanins sont mesurés. Le fruité gourmand des raisins se retrouve dans les vins dont la bouche, en fonction des origines, est dense à séveuse.»
Pour avoir récemment goûté certains sancerres blancs sur cuve et quelques rouges, voilà une opinion que je partage largement
...
Image may be NSFW. Clik here to view.Paris.En attendant la venue de Pete Doherty au 7ème Rock'aux caves, le samedi 17
novembre, les Vins de Sancerre sont présents, pour la deuxième année, toute cette semaine au Festival des Inrocks à Paris. Ce sont plus de 450 bouteilles qui sont proposées à la vente dans chacune des salles parisiennes accueillant les artistes du festival :
La Cigale, La Boule Noire, Le Casino de Paris et le Divan du Monde. Une étiquette spéciale (photo) à été créée pour l'occasion. « Après les Vieilles Charrues cet été, le Printemps de Bourges avec les autres appellations du Centre, Sancerre se positionne décidément
comme l’appellation la plus Rock'n'roll de France », analyse Denis Roumet, le directeur de la Maison des Sancerre.
Infos pratiques : Festival des Inrocks,
du 5 au 11 novembre. www.festival2012.lesinrocks.com. 7ème Rock’ aux Caves, samedi 17 Novembre 2012,
à 20 h 30. Caves de la
Mignonne. 25 euros. Renseignements/Résa/loc :
Bourges. Tout est sur
l'affiche ou presque. Thierry Lapoire, le pétillant propriétaire de la Cave du Soleil, rue Cambournac, organise, le samedi 24 novembre, son quatrième salon aux 3 P'tits Cochons, avenue
Jean-Jaurès. C'est de 10 à 18 heures et on peut déjeuner sur place. Les vignerons présents : Thierry Alexandre,Saint-Joseph ;Gérard Boulay, Chavignol ; Mas
Champart, Saint-Chinian
;Vincent Chauvelot, Châteaumeillant ;Mathieu
Coste, Côteaux du Giennois ;Stéphane
Guion, Bourgueil ;Mourgues du Grès, Costières de Nîmes ;Domaine de
Picatier,Vin de France ;Domaine de Rapatel, Gard ;La Ferme Saint-Martin,Beaumes de Venise. Tous présenteront des « vins propres », (levures indigènes, vendanges manuelles, rendements maîtrisés, sans
produits de synthèse).
Réservations et renseignements auprès de Thierry Lapoire
à La Cave du Soleil. Tél. /Fax : 02.48.68.98.72 - Port. : 06.62.24.12.72 ou lacavedusoleil@orange.fr
Image may be NSFW. Clik here to view.Bourges. Voyage terre-mer ce samedi midi tout en regardant le départ du Vendée Globe, qui est quand même autre chose que nos petites virées sur le voilier du Titi, notre marin préféré... Au menu, des couteaux (les coquillages),
juste ouverts au four en compagnie d'un bar de ligne, les premiers avec une betterave et le second avec une poëlée de pieds de mouton (les champignons), de chanterelles d'automne (dites "tuyaux
d'orgue") et de clitocybes améthystes (mousserons des bois violets), ramassés la veille en Sologne. Et pour accompagner tout cela, ni d'eau salée ni d'eau plate, foin du blanc, pas bon pour nos
acides, mais du rouge : un minervois, Cuvée Réserve 2010 de Abbotts & Delaunay et un saint-émilion Grand Cru, Château Grand
Corbin-d'Espagne 1998...
La Maison Abbotts & Delaunay est aujourd'hui conseillée par Fabrice Sommier, un des Fous de vin de ce blog, chef
sommelier chez Georges Blanc, MOF 2007. La fiche technique indique que ce minervois est un assemblage de carignan et de syrah, provenant de différents terroirs, élevé pour 20% en bois neuf, pour
50% en fûts d'un vin et pour le restant en cuves inox. Un vin au caractère trempé, fruits noirs et réglisse, notes de cacao, gourmand et très volumineux, que nous avions choisi de servir un peu
frais, sur les couteaux et la betterave crue à l'huile de noix. Le nez dans l'assiette et dans le verre ! On a failli rater le départ ... Le prix annoncé: 9,90 euros.
Ensuite le saint-émilion. Château Grand Corbin-d'Espagne est une jolie
propriété de vingt-sept hectares, située sur le plateau de Pomerol, qui vient de se lancer dans la conversion bio (c'est pour 2013). Lisez son histoire dans le lien ci-dessus. Probablement dominé
par le merlot, associé au cabernet franc, ce millésime 1998, a été ouvert dans la matinée, mais non carafé. Et il prit son temps pour s'ouvrir, j'allais écrire s'offrir... Du fruits
noirs, des notes de sous-bois, de roses fanées et une bouche élégante mais manquant un brin de volume et d'intensité derrière le copain du Languedoc. Là encore, on aurait peut-être du faire
l'inverse...
Et le Vendée Globe dans tout ça ? Ils sont déjà en haute-mer...
Image may be NSFW. Clik here to view.Alain Sarraute. «Cher ami fou de vin, une promesse faite à Angélus, je ne pouvais la tenir qu’à l’heure de la messe dominicale ! » m'a-t-il écrit en préambule au
questionnaire des Fous de vin. Promesse tenue, donc... Certains, n'est-ce pas Hervé (entre autres), devraient en prendre de la graine ... Voilà des années que je croise avec bonheur Alain
Sarraute, autour d'une bonne table ou de jolies bouteilles... J'apprécie sa culture, son humour et sa faconde. Journaliste, il a passé vingt-six ans au Figaro,
notamment comme chroniqueur vins, gastronomie et tourisme. Aujourd'hui, il continue au Figaro Magazine
dans le même registre et collabore étroitement avec Enrico Bernardo, Meilleur Sommelier du monde 2004, pour tous ses ouvrages. Un grand merci,
Alain, et à bientôt « pour de nouvelles aventures »...
-Le déclic ? Le premier verre ?Le déclic… dès
la maternité : je suis Bordelais, et ma famille possédait des domaines viticoles en Bordelais (Barsac et Castres). Mon premier verre : Château de Myrat 1924, le jour de ma première communion, une date
parfaitement choisie…
-Une devise ?Empruntée à Voltaire :
"J’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé ".
-Le meilleur souvenir de dégustation ?Au
cours d’un reportage pour le Figaro Magazine, je demandais entre autres choses à de grands sommeliers quel était leur vin quotidien. Noël Bajor, chef-sommelier de la Société des Bains de
Mer à Monte-Carlo, m’a servi le sien en carafe anonyme, et j’ai été ébloui : un simple Côtes de Provence duDomaine Sorin, à Bandol, vendu moins de dix euros TTC départ
cave. La preuve que le vin est d’abord l’œuvre d’un homme.
-Cave ou armoire ?
Combien de bouteilles ? Les deux… L’armoire dans l’appartement, la cave
au-dessous. Pour 1.500 bouteilles environ (y compris armagnacs, cognacs, whiskies, calvados, rhums…), cela n’est pas de trop.
- Les trois coups de cœur du moment ?
. Château Palmer dans presque tous ses millésimes depuis 2000.
. Le millésime 2001 pour tous les bordeaux rouges : mésestimé après 2000, tout
juste à son apogée, et encore pas mal de temps devant lui.
. Le coup de foudre :Château du Champ des Treilles, AOC Sainte-Foy Bordeaux. C’est le domaine familial de Jean-Michel Comme, directeur
de Pontet-Canet. Autour de douze euros.
Image may be NSFW. Clik here to view.Paris. C'était jeudi
soir, chez Jacques Melac, l'Aveyronnais moustachu de Charonne, dans le bistrot ouvert par son père en 1938, à l'enseigne du Palais du bon vin. Situé dans
le XIème arrondissement, rue Léon Frot, le bistrot Melac est très couru, notamment à l'occasion des vendanges et du beaujolais nouveau. Une véritable institution populaire. Comme on écrit dans
les faits divers de la presse régionale, tout était calme... quand nous nous sommes pointés vers 19h30. Quelques clients réservant des places pour leurs amis, autour des tables de la salle du
fond décorée de casiers et de bouteilles, quelques piliers ... sirotant au comptoir. On s'agitait par contre pas mal dans les cuisines. Une heure plus tard, le troquet était plein. Ça débordait
déjà largement sur les trottoirs. Douze euros pour l'Effrontée, beaujolais très sympa, fruité, volumineux, bonne mâche, et huit euros l'assiette de charcuterie ou de fromages, copieuse et
goûteuse, pain à volonté. Verre et assiette en plastique, bon, il y a mieux, car ces verres-là s'écrasent facilement, bonsoir les vestes ! Une chanteuse de rue pleine de gouaille, un guitariste,
des chansons à boire, des reprises de Piaf, Brassens, Aznavour, de jolies rencontres sous le regard de Bacchus. Et, un peu avant minuit, comme il faisait froid, on a eu droit à une, deux, trois,
quatre... tournées de beaujolais nouveau chaud, avant de repartir à pied dans les rues de Paris, la tête dans ... les étoiles ? Non, plutôt dans le brouillard...
Hervé Meaudre. Il fait un grand
soleil sur Bourges et ce soir j'ouvre un bonne bouteille pour arroser ça ! La raison ? - j'ai tapé raisin, c'est un calami... Hervé Meaudre a EN-FIN répondu au
questionnaire des Fous de vin... Voilà des mois qu'il me le promettait.« Ancien banquier qui préfère aujourd’hui la vie à l’argent, le
moteur du plaisir à celui des rencontres feutrées autour des placements et des fusions-acquisitions », Hervé est aujourd'hui
journaliste « lifestyle » sur le site www.cerclefinnance.com. Merci, et à bientôt autour d'une jolie quille ...
- Le déclic ? Le premier verre
? Dès l’enfance avec un baptême au
Champagne Krug, Clos du Mesnil. L’oreille en fut le réceptacle avant la goutte sur les lèvres. Mon grand-père était un fou de ces vins. Sa cave fut l’enchantement de ma jeunesse avec une prédilection pour les sauternes
(Riuessec)
- La devise ? Une devise
africaine : " Laisse à la banane le temps de se courber ".
- Le meilleur souvenir de dégustation
? Boire du vin, au-delà du plaisir, c’est comprendre le mystère du goût et partager le mystère des rencontres
infinies. Il faut satisfaire la soif et accompagner les gourmandises du monde. Boire du vin, c’est faire raisonner les saveurs, établir des correspondances, établir des correspondances et des parfums. Il est par excellence le lien de la sublimation des rencontres. Il libère la parole, à la fois sérieuse et drôle. Spirituelle, libertine et incisive. Il traduit l'esprit français.Il est
la sollicitation des sens, le partage des émotions, la suggestion des images, l'ouverture des portes de
l'imaginaire. Un grand souvenir : Yquem 1990 par une journée de printemps avec deux amis au bord d’une
plage. Une vraie pureté aromatique, une grande typicité, finesse et élégance, un équilibre parfait, une longueur en bouche infinie. Une vraie
émotion, une sorte d’émerveillement, un aveu murmuré. Aujourd’hui, il est celui d’une odeur, d’une saveur qui restent comme des âmes, à
se rappeler, à attendre, à espérer, à porter l'édifice immense du souvenir. La profusion des parfums tournent définitivement dans l’air. Le jeu des couleurs, la profusion des parfums révèlent en
moi comme un univers. Ce vin joue sur l'infini des émotions.
- Cave ou l’armoire à vins ? Combien de bouteilles
? Cave à Paris avec environ cinq cents bouteilles.
- Les trois coups de cœur du moment ?
.Domaine
d'Alzilpratu. Des vins sur l'élégance pour des beaux accords à table. La Respiration de la
Corse. Cuvée Fuimeseccu 2005 : nez animal, de cuir et de viande délicate, de cendres, fumé, de terre et de fruits noirs. La bouche est très douce, le vin formant un très bel ensemble fondu. La
construction est plutôt élégante avec des tanins bien serrés. C'est vraiment un très beau vin, propice à former des beaux accords à table.
. Pouilly-Fuissé deDenis Jeandeau. Les sols
argilo-calcaires, associés au cépage chardonnay, permettent d’élaborer des vins blancs d’une extrême finesse.
Vin brillant avec une couleur cerise noire aux reflets violets. Le nez complexe s'exprime sur des odeurs de fruits rouges. Il
s'enrichit de notes douces de vanille, de fumée et de bois de chêne.
Image may be NSFW. Clik here to view.Paris. Pour promouvoir les vins du Domaine
Joseph-Mellot, qu'elle dirige avec une grande énergie, depuis la mort de son mari Alexandre, Catherine Corbeau-Mellot (photo du haut) multiplie, comme beaucoup, les contacts, les salons et
les voyages. Et organise, par l'intermédiaire de son attachée de presse, des déjeuners, ce qui est beaucoup plus rare chez les vignerons du Centre-Loire - à moins qu'on ne me dise pas tout
!
Ce jour-là, nous sommes une dizaine, dont un blogueur number one, autour de la table, dans un salon particulier du restaurant de
Michel Rostang, rue Rennequin. Deux étoiles au Michelin, ambiance très Relais-Château, beaucoup de monde dans les autres salles, service
parfait.
Pour l'amuse-bouche (petit gâteau moelleux de sardine et ablettes frites), le reuilly blanc La Commanderie et le quincy Clos de la
Victoire, dans le millésime 2010, deux vins pleins de volume, déjà goûtés l'an dernier, qui ont encore gagné en ampleur, le premier, très mûr, fruits blancs et notes de feuilles d'agrumes, fond
de nez mentholé ; et le second beaucoup plus tendu, un brin variétal, d'une belle persistance en bouche. Les mêmes avec l'entrée : les Saint-Jacques blanches et noires, chou rouge en
vinaigrette, soupe crémeuse des bardes, caviar Osciètre. Le reuilly idéal sur la sauce, le quincy plus dans son registre avec les coquilles.
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Pour suivre, la langoustine rôtie laquée au corail, fricassée de racines (panet et topinambour),
compotée de pommes, est escortée du pouilly-fumé Le Tronsec 2011 et du sancerre blanc Les Vignes du Rocher, 2011 itou. L'opulence du pouilly, issu de marnes calcaires, ne joue pas la même
partition que le sancerre, très pierre à feu, provenant d'un terroir de silex, encore jeune, sur le citrus, d'une magnifique minéralité, offrant un mariage d'amour avec le crustacé.
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Mariage terre/mer encore, avec le dos de bar en écailles de châtaignes, velours de céleri, beurre de
Noily Prat, plat magnifique, cuisson parfaite du poisson, proposé avec deux sancerres blancs, la Cuvée Pierre-Étienne 2006 et l'Original 2008, deux expressions radicalement différentes des
terroirs du Piton, les deux élevés en barriques de chêne provenant des forêts du Berry. Le 2006 sur des notes de cire, de miel, un brin exotique, et le 2008, un peu fermé au premier nez, explosif
après quelques minutes, minéral, pierre à feu, d'une grande fraîcheur sur une finale anisée - il devrait savoir vieillir très tranquillement quelques années encore.
Je n'ai pas été emballé par le marron façon Mont-Blanc, brisures de châtaigne et cœur coulant au
Grand-Marnier, mais je ne suis pas fan des marrons, pas plus de ceux qu'on trouve en ce moment en Sologne que ceux distribués par certains quand ils sont à court d'arguments... Par contre, les
mignardises étaient topissimes et, comme je ne bois toujours pas de café, j'ai siroté tranquillement le Pierre-Étienne, en devisant joyeusement avec ma charmante voisine. Avant de retrouver le
brouillard parisien...
Les petites lampées reviennent bientôt...
PS. Le Domaine Joseph-Mellot, une centaine d'hectares sur sept des huit appellations du Centre-Loire
(seule manque celle de Châteaumeillant) fêtera en mai prochain ses cinq cents ans à Sancerre.
Isabelle de
Boisguilbert. Voilà vingt ans qu'elle dirige un bureau indépendant de relations presse dans le domaine de
l’art de vivre et nous nous sommes donc souvent croisés, il y a quelques années, à Paris, quand je travaillais pour un quotidien. La gastronomie, la restauration, le monde du vin et des
spiritueux, et l'équipement de la maison n'ont pas de secret pour elle. « J'allie une solide connaissance de nombreux domaines, de la grande distribution comme du luxe, due à une longue
expérience de la presse, des relations publiques et de l'organisation d'évènements pour mes clients » commente-t-elle. Merci, chère Isabelle, pour ces réponses ... pétillantes
!
- Le déclic ? Le premier
verre ? Chez mes grands-parents, assez jeune, vers douze ans, une flûte de Laurent-Perrier, Cuvée Grand Siècle à Noël …depuis le champagne ne m'a plus quittée….
- La
devise ? Ce qui est pris est pris!
- Le meilleur souvenir de dégustation ?
Une dégustation de différentes cuvées de Champagne
Gosset (dont j'ai été l'attachée de presse pendant vingt ans) et de fromages. Les associations étaient incroyables.
- Cave ou armoire? Combien de
bouteilles ? Cave: trois cents bouteilles
- Les trois coups de cœur du moment ?
. Champagne Esterlin, Blanc de
Blanc: trois étoiles au Guide Hachette 2013, Cette cuvée se distingue par sa limpidité. Une fois l’effervescence
apaisée, on peut apercevoir des nuances d’ocre. En bouche, l’attaque est vive mais dénuée de toute agressivité. Les
agrumes (citron et pamplemousse) ainsi que les notes minérales (le silex en particulier) s’en donnent à cœur joie. . Peu à peu, le vin s’assagit et offre des arômes pleins de rondeur :
brioche, crème. Un très joli champagne !
. Château de l'Aumérade, Côtes de Provence, C.C blanc, Cuvée
Sully, 100% rolle : le nez, tout en finesse, dégage des arômes de fruits exotiques. L'attaque en
bouche est franche et impressionne par son gras et la concentration de ses arômes de pêche et de pamplemousse. C'est un
blanc de gastronomie qui accompagnera le repas, de l'apéritif au dessert, un vrai plaisir !
. Deau Cognac, Cuvée Louis Mémory XO. Élaboré à partir de
Grande Champagne dont la plus jeune eau-de-vie date de 1979 et la plus ancienne de 1916, ce cognac est un prestigieux produit très riche en arômes qui dénotent des saveurs subtiles : fruits
secs , miel, boite à cigare, vanille, cannelle...
Hervé Meaudre. Il fait un grand
soleil sur Bourges et ce soir j'ouvre un bonne bouteille pour arroser ça ! La raison ? - j'ai tapé raisin, c'est un calami... Hervé Meaudre a EN-FIN répondu au
questionnaire des Fous de vin... Voilà des mois qu'il me le promettait.« Ancien banquier qui préfère aujourd’hui la vie à l’argent,
le moteur du plaisir à celui des rencontres feutrées autour des placements et des fusions-acquisitions », Hervé est aujourd'hui
journaliste « lifestyle » sur le site www.cerclefinnance.com. Merci, et à bientôt autour d'une jolie quille ...
- Le déclic ? Le premier verre
? Dès l’enfance avec un baptême au
Champagne Krug, Clos du Mesnil. L’oreille en fut le réceptacle avant la goutte sur les lèvres. Mon grand-père était un fou de ces vins. Sa cave fut l’enchantement de ma jeunesse avec une prédilection pour les sauternes
(Riuessec)
- La devise ? Une devise
africaine : " Laisse à la banane le temps de se courber ".
- Le meilleur souvenir de dégustation
? Boire du vin, au-delà du plaisir, c’est comprendre le mystère du goût et partager le mystère des rencontres
infinies. Il faut satisfaire la soif et accompagner les gourmandises du monde. Boire du vin, c’est faire raisonner les saveurs, établir des correspondances, établir des correspondances et des parfums. Il est par excellence le lien de la sublimation des rencontres. Il libère la parole, à la fois sérieuse et drôle. Spirituelle, libertine et incisive. Il traduit l'esprit français.Il est
la sollicitation des sens, le partage des émotions, la suggestion des images, l'ouverture des portes de
l'imaginaire. Un grand souvenir : Yquem 1990 par une journée de printemps avec deux amis au bord d’une
plage. Une vraie pureté aromatique, une grande typicité, finesse et élégance, un équilibre parfait, une longueur en bouche infinie. Une vraie
émotion, une sorte d’émerveillement, un aveu murmuré. Aujourd’hui, il est celui d’une odeur, d’une saveur qui restent comme des âmes, à
se rappeler, à attendre, à espérer, à porter l'édifice immense du souvenir. La profusion des parfums tournent définitivement dans l’air. Le jeu des couleurs, la profusion des parfums révèlent en
moi comme un univers. Ce vin joue sur l'infini des émotions.
- Cave ou l’armoire à vins ? Combien de bouteilles
? Cave à Paris avec environ cinq cents bouteilles.
- Les trois coups de cœur du moment ?
.Domaine
d'Alzilpratu. Des vins sur l'élégance pour des beaux accords à table. La Respiration de la
Corse. Cuvée Fuimeseccu 2005 : nez animal, de cuir et de viande délicate, de cendres, fumé, de terre et de fruits noirs. La bouche est très douce, le vin formant un très bel ensemble fondu. La
construction est plutôt élégante avec des tanins bien serrés. C'est vraiment un très beau vin, propice à former des beaux accords à table.
. Pouilly-Fuissé deDenis Jeandeau. Les sols
argilo-calcaires, associés au cépage chardonnay, permettent d’élaborer des vins blancs d’une extrême finesse.
Vin brillant avec une couleur cerise noire aux reflets violets. Le nez complexe s'exprime sur des odeurs de fruits rouges. Il
s'enrichit de notes douces de vanille, de fumée et de bois de chêne.
Coup de gueule! On ne dénoncera jamais assez le
scandale des prix du vin dans les restaurants français... Certes il y a des exceptions, mais elles sont de plus en plus rares. Tenez, en ce moment, si vous trouvez une bouteille de
beaujolais nouveau ou d'un autre gamay primeur à moins de vingt euros, faites-moi signe... Pour le reste, la culbute est très souvent de trois, quatre, cinq, voire plus. Regardez cette photo...
Le verre de quinze centilitres de gris des sables est à 5,50 euros, plus cher que la bouteille vendue au domaine à un client lambda ! Le verre de Minuty, un excellent rossé de Saint-Tropez, est à
7,50 euros ce qui met la bouteille à 37,50 euros, près de six fois le prix annoncé au caveau. Et ce n'est évidemment pas le même tarif pour les professionnels... Certes, cette photo a été prise
dans le resto d'un grand musée parisien, mais quand même. Pour me balader pas mal dans l'Hexagone, je sais que ce cas n'est pas unique et qu'il y a même pire ! Voyager en France en buvant du vin
pendant ses repas, que ce soit au verre, à la carafe ou à la bouteille, n'est plus possible pour beaucoup et ce n'est pas uniquement à cause de la loi Évin que les carafes de château-la-pompe
fleurissent sur les tables ...
Livre. Parce que l'histoire croisée des cinq
Premiers Grands Crus Classés 1855 n'avait jamais été écrite, Jane Anson l'a fait. Elle est Anglaise, vit à Bordeaux où elle est, entre autres, correspondante du magazine de vin The
Décanter.Les cinq GCC en question sont, pour ceux qui l'ignoreraient encore, les Châteaux Haut-Brion, Lafite Rothschild,
Latour, Margaux et Mouton Rothschild.
« L'idée de ces cinq vins extraordinaires considérés comme
le nec plus ultra traverse le temps et l'espace, stimulant de multiples manières le monde merveilleux de la haute viticulture », écrit dans sa préface, le cinéaste Francis Ford Coppola
(Apocalypse Now...), vigneron à ses heures, nous invitant à découvrir « l'histoire romantique du classement de 1855 et la création du concept de Premier Cru ». Romantique, oui. Car Jane
Manson remonte le temps, depuis les origines, plus de cinq siècles derrière nous, pour nous projeter plus facilement dans les réalités d'aujourd'hui et nous inviter à pénétrer dans l'intimité des
domaines et dans le secret de leurs terroirs. Ces derniers ont notamment été analysés pendant trois ans par un étudiant en doctorat, Olivier Tréogat, trois années qui lui ont fait comprendre ce
que Grand Cru Classé veut dire: « Il faut bien entendu l'histoire, le savoir-faire, le lieu. Mais il est trop facile d'oublier que si l'on ne prête pas attention au terroir, celui-ci ne produira
pas le vin désiré. Les vignes ont besoin d'être cultivées, soignées. Il faut, tôt ou tard, qu'un viticulteur trouve le bon équilibre de densité de plantation, le bon cépage, la bonne méthode de
taille, et ainsi de suite. Sans quoi la vigne n'atteindra pas son potentiel. Et une fois cet équilibre trouvé, les éléments constituants du sol font toute la différence entre bon vin, grand vin
et vin exceptionnel ».
Un terroir et des hommes ... Et si l'on croise dans ces Élixirs un peu les propriétaires actuels, on y rencontre surtout ceux
qui « font les plus grands vins du monde ». Parmi eux les œnologues Jacques Boissenot et son fils Éric, conseils de quatre châteaux sur cinq; et Jean-Philippe Masclef, l'œnologue de Haut-Brion. «
Faire un bon vin, ce n'est pas compliqué, dit Éric Boissenot, le fils de Jacques, il faut juste du bon sens. J'aime les vins peu exubérants, équilibrés et complexes. Cela, on peut l'obtenir assez
facilement sans recourir à la technologie. Il ne faut pas détruire l'identité du lieu où est fait le vin, ça c'est primordial.» La conclusion pour son père, Jacques :« On est allé très loin en
œnologie et en viticulture. Mais même des raisins parfaitement sains apportent certains problèmes. Il peut être difficile de résister à la tentation de travailler à l'excès. Beaucoup de gens ont
envie d'exagérer la maturité, l'extraction, les tannins ... Mais ce n'est pas ce que nous recherchons et les Premiers Crus Classés l'évitent aussi. Ils espèrent plutôt que le vin parlera de
lui-même, sans avoir besoin de crier.» A méditer ...
(Élixirs, Jane Anson. Photographiesd'Isabelle Rozenbaum, Prix Polaroïd 2004 et auteure de nombreuses publications. Éditions de la
Martinière. 45 euros).
Image may be NSFW. Clik here to view.Laurent Sorcelle. A une dizaine d'années près, nous aurions pu partager le même emploi du
temps au lycée Alain-Fournier de Bourges. Nous nous sommes donc croisés beaucoup plus tard chez des amis communs. Homme de télé, il a travaillé quelques années pour France 3. Homme de
communication, il est membre des Arcandiers du Berry, organisateurs dans les années 1990, à Paris, des Printemps de Bouche, fêtes œnologiques et gastronomiques de découverte des produits du
Berry. Homme d'écriture, il a écrit il y a quelques années un roman, le Trésor de Los Mangos et il récidive aujourd'hui avec un hommage à Sancerre (lire plus bas) où il réside en
alternance avec la capitale. Homme de vin, il est un des moines BerryCuriens. Est-il pour autant un Fou de vin ? Sa réponse avant celles du
questionnaire : « En fait, j’aime la beauté du vin, sa finesse, ses arômes, les vins qui réveillent nos sens, nos envies de
vérité, oui j’aime sentir les parfums, éprouver les sensations, l’intensité, les vibrations du palais ». Merci Laurent, et à bientôt autour d'une bouteille de ...sancerre de l'ami Didier
Prieur, par exemple.
- Le déclic ?Certainement en Berry, à Sancerre, puis à Paris alors qu’on m’avait confié chaque jour à la télé une rubrique gastronomique. En quelques mois, je devenais
copain avec les plus grands chefs. Qui dit table, dit vin ... à vingt-six ans, c’était top.
- Une devise ? "Le beau serviteur du vrai".
- Le meilleur souvenir de dégustation ? J’ai connu des bonheurs, des émotions, en dégustation. La dégustation est quelque chose d’intuitif, de personnel, il faut laisser sa propre bouche
s’ouvrir au vin, le laisser nous offrir son essence profonde. Faire confiance à son ressenti, être humble, plein de candeur. Le
bonheur gustatif peut être là, près de nous. Je me souviens, un soir d’été à l’Hôtel de Crillon à Paris, au milieu des années 1880, j’ y ai bu un
magnifique vin blanc tout en finesse, un parfum, une longueur en bouche extraordinaire. J’ai demandé qu’elle était cette merveille, on me répondit : " Jeune homme c’est un Quincy !
". A vingt kilomètres de mon lieu de naissance existait ce vin alors que
j’entendais en Berry les gens décrier ce vignoble. Ce joli souvenir de dégustation m’a amené dix ans plus tard à accepter la
proposition de Jean-Michel Sorbe de participer à l’aventure des BerryCuriens pour promouvoir le quincy et le reuilly. On a bien fait, ce sont deux beaux vignobles.
- Cave ou armoire ? Combien de bouteilles ?Une cave à Paris, une cave à Sancerre.
- Les trois coups de cœur du moment ? Ce sera trois coups de cœur imbattables de rapport prix/plaisir :
. Les Ormes Sorbet, cru Bourgeois du Médoc, tous les millésimes, je les ai tous depuis vingt ans.
Une valeur sûre à un prix exceptionnel. Si vous ne connaissez pas, goûtez vite !
. Le pinot gris de Reuilly, une merveille à découvrir d’urgence, dans le top des rosés en France ! Celui des Berrycuriens par
exemple.
. Enfin, les sancerres. Prenez le plaisir de découvrir les domaines, la région est tellement belle. Un conseil… à déguster en vous laissant
emporter par les photos de mon livre Sancerre, terre et vins d’enchantement.
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Le livre. « Une invitation à découvrir Sancerre à travers la
beauté de son vignoble et la richesse de son histoire », écrit Laurent Sorcelle dans son introduction. Une histoire qui remonte au Jurassique, passe par César et les Gaulois fous de vin, Louis le
Connétable, Charles VII et les Écossais, Jacques Cœur.. Et par la Loire, ici majestueuse mais encore sauvage. Laurent Sorcelle n'oublie rien de ce qui fait la beauté du Sancerrois, quelle que
soit la saison et nous rappelle que Sancerre, berceau du sauvignon, fut également une terre d'inspiration pour Stendhal, Chateaubriand, Balzac, Simenon et même Monet, lequel se faisait livrer du
sancerre dans sa maison de Giverny...
(Sancerre, terre et vins d'enchantement. Laurent Sorcelle. Photographies de l'auteur, d'Éric Legouhy et Philippe Alexandre
Chevallier. Éditions L'Arcande. Une soirée dédicaces est organisée le vendredi 30 novembre, à partir de 18h30, à la Galerie Pictura, rue Littré à Bourges).
Image may be NSFW. Clik here to view.Paris. En attendant d'être servis, il n'est pas rare que les clients dévorent
le beurre déposé sur les tables ... Anne-Sophie Pic, elle, sert du beurre en guise d'amuse bouche. C'est malin. Il est "infusé" au café ou aux cinq baies et à tartiner sur des tranches de petits
pains tièdes. C'est sublime et délicat. Un peu à l'image du nouveau restaurant que la seule femme triplement étoilée, installée à Valence, vient
d'ouvrir rue du Louvre, tout près de la rue de Rivoli. Joliment baptisé La Dame de Pic. Grande et belle salle claire, ouverte sur la cuisine, décor de briques
peintes en blanc, tableau en cuir de la même nuance, belle lumière, sièges en cuir gravés d'un P... Et, en bas, un petit salon privé aux murs recouverts de voilages aériens. Nous sommes là pour
déjeuner autour des vins de Château de Chantegrive, domaine d'un peu moins de cent hectares sur l'appellation Graves, propriété de la famille Levêque,
conseiller par Hubert de Boüard.
Sur les beurres infusés, les notes de ... beurre frais de la Cuvée Caroline 2011, sauvignon et sémillon à égalité, jolie, tendue, un
peu saline, avant l'huître spéciale Gillardeau numéro 3, chou-fleur et jasmin, une sorte de mariage d'amour avec Chantegrive blanc 2011 (toujours le même assemblage) et ses notes délicates de
fleurs blanches. Sur la sardine de méditerranée, poireaux, thé matcha, une assiette de peintre, il fallait l'opulence et l'intensité de la cuvée Caroline 2010, décidément un grand
millésime.
Image may be NSFW. Clik here to view.Quatre rouges, ensuite, merlot et cabernet sauvignon, cinquante/cinquante, sur le cochon de Bigore, thé vert,
feuille de figuier et figues rôties. Ma voisine a passé dix minutes à séparer le gras du maigre... Le gras était grandiose ! Les figues mûres et savoureuses et, sans être fou du sucré-salé, j'ai
dévoré ... En savourant Chantegrive 2007, sur les fruits noirs et des notes de grillé, à boire aujourd'hui; le 2008, cacaoté et réglissé; le 2009, peut-être un peu « rabougri », mais en attente;
et le 2010, une vraie bombe à retardement, complexe et ample, génial sur le gras croquant. Et « très bordelais », ai-je entendu ...
J'ai fait l'impasse sur les rouges avec la Trilogie de Savoie (les fromages), romarin corse, miels à la bière et à l'huile d'olive,
suprenants et délicieux, pour revenir sur Caroline 2010, qui, là-encore, a révélé ses dessous affriolants. J'avais réservé la cuvée Henri-Levêque 2008, complexe, torréfiée, suave, à garder encore
un peu en cave, pour accompagner l'originale poire William, réglisse et violette, sur laquelle était plantée une bougie bleue qu'il fallut souffler... On m'avait dénoncé ! Ce déjeuner fut donc
un joli cadeau d'anniversaire...
Bourges. La salle du bistro/resto des 3 P'tits Cochons se prête admirablement à ce genre de mini salon des vins, le quatrième organisé par Thierry Lapoire, le propriétaire de la Cave du
Soleil, sur le thème des vins propres. C'est à dire « sans levures ajoutées et sans produits de synthèse »... Dix domaines, dix vignerons, venus parfois de loin, pour faire goûter leur production
dans une ambiance joyeuse et festive. J'y ai fait un petit tour, je n'ai pas tout goûté, pas vu tout le monde, j'ai simplement poser la question suivante à chacun des vignerons rencontré: et si
vous n'aviez qu'un vin à me faire déguster, ce serait lequel ? On suit ...
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- Gérard Eyraud, Domaine de Rapatel (Gard): « Peut-être celui qui dérange le plus, parce qu'il est un peu évolué, un brin oxydé, j'adore les
vins oxydés, donc je choisirais La Grande Signature 2008, rousanne, bourboulenc, chasan, provenenant d'un terroir de galets roulés, petits rendements, raisins surmaturés, levures
naturelles. » Des fleurs jaunes, des notes de miel, amplitude et longueur, oxydation sympathique qui n'est pas sans rappeler celle du fino andalou. J'ai adoré... (14 euros, prix
caviste). Gérard Eyraud n'a pas voulu que je reparte sans avoir goûté son carignan 2007. Dégusté avec plaisir en pensant à Michel Smith et à son Carignan Story...
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- Thierry Alexandre (Saint-Joseph). « Je n'ai que deux vins, un rouge et un blanc, tous les deux en 2011, goûtez les deux ! Le rouge ? Cent pour cent syrah et des vieilles vignes de plus de
cinquante ans, vendanges entières, pas de souffre, cuvaison courte, douze mois d'élevage, pas de filtration. » Très joli vin, glissant, digeste, aromatique, poivré juste ce qu'il faut, précis,
sans déviance. Pas donné ... (20 euros, prix caviste).
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- Géraldine Pialoux, Domaine Le Picatier (Côtes roannaises). « Comme vous aimez le gamay, voici notre cuvée 100% 2011, issu de sol granitiques et sableux, vendangée à la mi-octobre.». Sur le
fruit, la cerise, facile à boire, croquant, belle présence en bouche, un vrai petit jus de raisin comme je les aime. Je me voyais déjà autour d'un joli casse-croûte de copains, cet hiver, par une
journée froide et ensoleillée, j'ai des arbres à couper dans le jardin... (8,50 prix caviste).
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- Vincent Chauvelot (Châteaumeillant). «Non, je ne suis pas vraiment nouveau dans l'appellation, je me suis installé en 2007 mais je commercialise mes vins depuis 2010. Je suis sur 1 hectare 70,
dont cinquante ares replantés cette année en gamay, pour répondre au cahier des charges de l'AOC, qui veut que l'on ait dorénavant 90% de pinot noir et 10% de gamay. Voilà mon Vin de France 2011,
ainsi baptisé car la commission d'agrément l'a recalé pour manque de typicité... Vinification en grappes entières, macération très courte.» De fait, ce rouge très nature manque un peu de
matière et de volume mais je ne déteste pas...(8 euros, prix caviste).
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- Mathieu Coste (Coteaux du Giennois). « Voici mon Biau ... Millésime 2010. 80% de gamay et 20% de pinot noir. Vendanges manuelles, pas de levures, élevage en cuves inox, ni collage ni
filtration, élevage très long, six ans, pour ce gamay issu de sols argilo-calcaire et d'une vigne en bio depuis 1982...» Un joli gamay, évolué, qui tranche singulièrement avec les primeurs bus
récemment, tendu et plein de finesse, persistant, authentique, structuré. (10 euros, prix caviste)
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- Gérard Boulay (Sancerre). « Monts Damés 2011, sauvignon vinifié en fûts de trois cents litres de plus de trois ans et élevé en cuves pendant six mois, levures indigènes.» Rond, bon, long,
gourmand, plein en bouche et de beaux amers pour la finale. Du Boulay dans les chais... Et dans sa cave, d'urgence. (24 euros, prix caviste).
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- Stéphane Guion (Bourgueil). « Vous aimez les mono cépage ? La cuvée Prestige 2010, 100% cabernet franc, sols argilo-calcaires, vignes de plus de quatre-vingts ans, vendanges manuelles, ni
levurage, ni souffre dans la vinification.» Vin plein, tanins discrets, fruits et cerises confits, sur le terroir, notes épicées, digeste. Excellent rapport prix/sympathie... (8,90 euros prix
caviste).