Quantcast
Channel: Les Fous de vin d'Alain Fourgeot
Viewing all 755 articles
Browse latest View live

Au 39 V, petites lampées des vins et des élixirs de Giorgio Cavanna ...

$
0
0

Chef-et-Italien.JPGParis. « Je suis tombé dans le vin à l'âge de douze ans, en Toscane, je pourrais même dire que j'ai connu mon père à travers le vin », explique-t-il dans un français parfait, ma avé une pétite accente, quand même. S'il parle si bien notre langue, c'est que Giorgio Cavanna (à droite, avec le chef Frédéric Vardon), né à Rome, mais pas franchement Romain, « car il faut sept générations pour revendiquer ce titre », a suivi une partie de ses études en France et qu'il vit aujourd'hui à Genève.

En Toscane, c'est dans le domaine familial du Castello di Ama qu'il a mis ses pas dans les pas de son père. « J'ai planté des vignes, suivi le chemin du raisin, participer aux vendanges et à la vinification, à une époque où la Toscane était colonisée par les techniciens du Nord de l'Italie » explique-t-il. « Et si le domaine est devenu ce qu'il est aujourd'hui, c'est notamment grâce à Patrick Léon, l'œnologue d'Opus One, vous voyez ? »

Après une carrière dans l'industrie et de « saines lectures », comme les livres d'Émile Peynaud, Giorgio Cavanna se décide à investir dans le vignoble, au début des années 2000. Mais pas n'importe où. Dans le Bordelais. Au cours d'un déjeuner, Bertrand Léon, le fils de Patrick, parle de deux domaines mis en vente, l'un dans les Graves, l'autre du côté de Saint-Émilion. « J'ai tout de suite été intéressé, notamment par le Grand Enclos du Château de Cérons, car c'est le seul endroit dans les Graves où l'on peut s'amuser dans les trois couleurs . Quant au vignoble de Saint-Émilion, que nous avons baptisé Château Mondorion, Bertrand Léon connaissait son potentiel et, pour moi, Saint-Émilion représentait le fleuron du vignoble bordelais », précise, l'œil amusé, Giorgio Cavanna. Depuis, avec ses associés et ses régisseurs, Xavier Dauba à Cérons, Vincent Bonneau à Mondorion, Giorgio Cavanna a beaucoup investi pour « sortir des vins de qualité et des crus haute-couture ».

Vins-entree-copie-1.JPG

Pour les déguster et/ou les découvrir, rendez-vous au 39V, le restaurant sous les toits de Frédéric Vardon, perché au sixième étage d'un bel immeuble haussmanien de l'avenue George V. So chic... Décor très contemporain. Sol en pierre, banquettes en cuir noir, panneau beige au dessus de la tête... On se croirait installé dans une carapace, ouverte, comme une coquille d'huître, sur le ciel (gris) de Paris.

Pour se remettre du voyage mouvementé, les graves 2012 de Château Lamouroux. Le blanc, sauvignon (85%) et sémillon, tout en finesse, en fraîcheur et en rondeur, sur des notes citronnées; le rosé, cabernet sauvignon et merlot (45%), vin plaisir, facile, gorgé de fruit, finale épicée. Sur le délicieux bar de ligne mariné à cru en ceviche et sa garniture croquante, les 2010 du Grand Enclos, « un millésime de référence », selon Giorgio Cavanna. Environ 55% de sémillon et 45% de sauvignon, pour le "générique", au boisé élégant, sur les agrumes et les fruits mûrs, note d'abricot, long et sensuel. Encore plus de sémillon (75%) pour la cuvée Élixir, « mon exercice intellectuel, six grappes par pied et pas plus »; l'expression est toujours du propriétaire... Attention, le haute couture à son prix, 80 euros la bouteille, mais « nous voulons ici nous positionner sur Smith-Haut-Lafitte », ajoute-t-il. Nez explosif, corps d'athlète, puissance et volupté, joli boisé... A revoir dans quelques temps.

Plat-rouges.JPG

Sur l'agneau de lait des Pyrénées et ses légumes de printemps au jus, joli plat plein de saveurs du jardin, deux rouges. D'abord le graves 2010 du Grand Enclos, merlot (55%) et cabernet, complexe, riche, dense, sur une belle finale pleine de faîcheur; puis le saint-émilion 2011 de Château Mondorion, majoritairement merlot (82%), heureusement carafé, sur des notes plus torréfiées, plein de fruits rouges, sur des tannins taquins, un vin plein de peps, mis en bouteille il y a à peine deux mois.

On nous avait réservé l'Élixir rouge 2010 pour les fromages mais l'accord n'est toujours pas de mon goût... Giorgio Cavanna parle là encore d'un « exercice confidentiel (...) qui se veut la meilleure expression des graves », pour une cuvée qui ne propose que 2.400 bouteilles vendues au même prix que son petit frère blanc, 80 euros. « Il s'agit d'une vinification intégrale, ajoute Giorgio Cavanna, on met tout dans la barrique...». « Bien, vous m'en mettrez donc une caisse ! », comme dirait mon copain Hervé... Car je me suis roulé dans la soie et le taffetas, je me suis régalé, j'ai goûté et regoûté, pour tout vous dire, jusqu'à l'arrivée du dessert, bananes rôties, croustillant aux spéculos et crémeux gingembre-citron vert, avec lequel était normalement prévu le cérons 2008 du Grand Enclos. Mais il n'était pas au rendez-vous, un problème de livraison... Bon, une autre fois ?

Elixir-rouge.JPG

Les petites lampées reviennent bientôt...

 

PS. Seules les cuvées Elixir sont à 80 euros. Les autres oscillent entre 8 euros pour le rosé de Château Lamouroux et 24 euros.


A la Maison des Sancerre, petites lampées de saké et petites bouchées japonaises ...

$
0
0

aperitif-japonais.JPGSancerre. Vous dire qu'on s'est régalés vendredi soir, à la Maison des Sancerre, pour la seconde édition de l’Apéritif à la japonaise, organisé  au profit de Tomodachi Solidarité. Une association créée à l'iinitiative de Juli Roumet, avec la chef Junko Ueda et Benoît Roumet , le directeur du Bureau interprofessionnel des vins du Centre-Loire, pour rapprocher les vignerons d'ici des producteurs de saké, victime du tsunami.

Junko Ueda, chef réputée au pays du Soleil Levant, auteure d'une douzaine de livres de cuisine, chroniqueuse pour des chaînes de télévision, a dorénavant un pied bien ancré sur le Piton. Elle avait déjà préparé le buffet de la soirée nippone organisée au Salon des vins de Loire d'Angers; elle vient de créer plusieurs recettes en accord avec les vins du Centre-Loire, qui feront l'objet d'un petit fascicule édité par le BIVC. Reste à ouvrir un restaurant japonais au milieu des vignes...

En attendant, Junko avait concocté vendredi soir un buffet magnifique, installé dans les étages de la Maison des Sancerre, faute de pouvoir profiter de la terrasse... Légumes dans tous leurs états au premier, viande au second, dont un sublime travers de porc sauce sucrée, une soupe miso-saké, du bœuf yakitori, des brochettes panées... Le tout arrosé des vins du Centre apportés par les vignerons partenaires de l'opération.

Mais le clou de la soirée consistait bien évidemment dans une dégustation de saké, en provenance direct du Japon, appréciés non seulement à l'apéritif mais aussi et surtout en accord, sublime, avec les crottins de Chavignol, accord qui surprit plus d'un vigneron... 

Cinq sakés très différents, tout en délicatesse, déclinant des arômes fruités, floraux, de levain, de poussière de céréales, de fumé... Contrairement à ce que j'ai parfois entendu dans les conversations, le saké n'est pas un alcool issu d'une distillation mais bien une sorte de bière de riz (nihonshu). Sa qualité et son goût dépendent donc pour beaucoup du polissage du riz, de la qualité de l'eau et du savoir-faire du maître brasseur.

Je vais, de ce pas, regoûter le saké qui se trouve dans mon frigo... Arigatô pour cette belle soirée. Et à l'année prochaine, non ?

 

PS. Pour tous ceux qui s'intéressent à la boisson japonaise, je signale que le Salon du saké se tiendra fin juin à Paris. Voici le lien pour en savoir plus : sake tasting

  

Yves Charles, fou du 9,47 !

$
0
0

yveslefou.jpg

Yves Charles. «La table, c'est le domaine d'Yves Charles. Alors cuisinier étoilé (La Maison Courtine, à Paris), il a repris la coutellerie artisanale Perceval, à Thiers, en 2008. Il était venu acheter des couteaux pour son restaurant et a fini par racheter la coutellerie... et vendre son restaurant. Sous son impulsion, cette entreprise artisanale qui comptait un salarié emploie aujourd'hui quinze artisans couteliers et fait partie des plus réputées de Thiers. Le 9.47, couteau de table qu'il a lancé sur la base du couteau fermant Le Français, est devenue la référence dans le monde de la bistronomie. (web :www.couteau.com).»

Merci Laurent Bernard, fou de Mille et Une Pierres, d'avoir transmis mon questionnaire à Yves Charles et pour l'intro...

- Le déclic ? Le premier verre ? Le premier verre, il est bien loin... Le déclic ? La rencontre avec Bernard Pontonier et François Morel, en 1987, j'ai découvert le bistrot, les nuits parisiennes, et une façon de voir le monde

- Une devise ? Pour savoir si un verre est de trop il fait l'avoir bu !

- Le meilleur souvenir de dégustation ? Le 9.47 du Domaine Peyra évidement ! C'est un vin primeur de 2004, Stéphane Majeure m'en a apporté quelques magnums. C'est lors de la dégustation de ce vin que j'ai eu l'idée de produire le couteau de table baptisé le 9,47... Cinq ans plus tard nous en vendions 18.000 par an.

- Cave ou l’armoire à vins ? Combien de bouteilles ? Nous avons environ trois cents bouteilles de vin a l'atelier Perceval, nous nous honorons de pouvoir recevoir tous les amis de passage à Thiers.

- Les trois coups de cœur du moment ? 

. Un chant des oiseaux, Bruno Schueller, 2002 en magnum, dégusté récemment, une splendeur de puissance et de finesse.

. Vouvray, la Diletante 2010 de Catherine Breton, un chenin identitaire, vif ! brillant ! désaltérant !

- Tavel d'Éric Pfifferling, Domaine de L'Anglore 2012, si vous avez eu la sagesse et la volonté d'attendre.

Petites lampées de rosés, pour faire venir l'été, acte 1...

$
0
0

Bourges. Le rosé a le vent en poupe. Il représentent 28% de la consommation française, soit deux fois plus qu'il y a vingt ans, quand je me faisais engueuler parce que je défendais cette couleur et notamment le gris de Reuilly... Du coup, tous les vignerons qui cultivent des cépages idoines font aujourd'hui du rosé, car la demande explose, en France comme à l'étranger. Dans le monde, l'attrait des consommateurs pour le rosé s'est accrue de 17% en huit ans, selon de récentes études, pour représenter aujourd'hui 9,5% du marché. Et les deux tiers de cette progression est le fait de consommateurs qui ne buvaient pas de vin avant... L'été n'est pas encore là, mais la saga des rosés, entamée l'an dernier, est de retour sur le blog des Fous de vin... Fou mais pas givré au point de vous recommander la cuvée Miraval 2012 des Jolie-Pitt, dont les premières six mille bouteilles se sont arrachées sur internet au prix de 105 euros l'unité...


gris Vincent 2012- Le gris de Jacques Vincent (Reuilly). Je commence évidemment par le gris, le pinot gris, auquel je suis resté fidèle, fidèle ... non seulement pour sa qualité mais aussi pour la personnalité du vigneron de Reuilly, l'ami Jacques Vincent. Quand vous lirez ces lignes, pas sûr qu'il lui en reste. A cause du gel, le 2012 est rare, sept hectos à l'hectare contre une quarantaine les autres années. Du coup, concentration oblige, le gris est ... moins gris, la couleur de la robe est plus soutenue, mais le nez, sur les fruits frais et des notes d'abricot, est toujours délicat. Beaucoup de rondeur en bouche et une longue finale légèrement épicée très rafraîchissante. Tarifs en hausse, pour cause de rareté, mais rien à voir avec le Jolie-Pitt : 7,50 euros TTC au chais.


beaulieu-cotes-de-Provence.JPG- Cuvée Alexandre, Château Beaulieu (Coteaux d'Aix). Une robe typique des rosés de provence, claire, élégante, aux reflets violines, légère comme une pétale de rose...Château Beaulieu est l'un des plus grands domaines des Coteaux d'Aix, avec cent quarante hectares de vignes plantées au cœur du volcan éteint de Trévaresse. Pour cette Cuvée Alexandre, le grenache est dominant (70%), assemblé à la syrah (20%) et au cabernet sauvignon. Le nez est gourmand et coquin comme un panier printanier où se serait cachée une vieille rose anglaise. La bouche, sur le fruit, équilibrée, acidulée, offre du gras, de la rondeur et une belle longueur toute en fraîcheur. Joli rosé à 8 euros.


gris-Ardeche.JPG- Gris d'Ardèche de la cave Lablachère. Petit jeu un peu con mais pas que... Combien de bouteilles de ce gris, 100% grenache, Cuvée Trias Cévenol, de la Cave coopérative Lablachère, en Ardèche, pour le prix d'un flacon de Jolie-Pitt ? Trois douzaines ... Pas un vin de stars mais un petit gris parfait pour un pique-nique, avec son nez sur la pêche et les fleurs blanches, sa bouche épicée, un brin anisée, fraîche et franche comme une poignée de main de bons copains. 3, 18 à la cave, un peu plus ailleurs...


Rose-Pannier.JPG- Champagne rosé de Pannier. On l'a ouvert pendant l'apéritif on attendant de déguster une araignée et un crabe. Souvenir d'un week-end à la mer copieusement arrosé... Notamment avec cette jolie bulle de Champagne Pannier, une coopérative regroupant près de trois cents viticulteurs. Pour ce rosé, assemblage traditionnel de chardonnay, pinot meunier et pinot noir, auquel le chef de cave a ajouté une touche de vin rouge provenant des vignes de Champagne. D'où cette robe saumonée. C'est joliment fruité, péchu, vif, net, équilibré, vineux et légèrement poivré en fin de bouche. Du plaisir à 28 euros ...


 Wine-Note--.JPG- Wine Note des Vignerons de Tutiac. Ce bordeaux rosé est produit par les Vignerons de Tutiac, l'énorme coopérative du Bordelais, avec quatre mille hectares dans les appellations Côtes de Blaye et Côtes de Bourg, regroupant près de cinq cent cinquante vignerons  et vinifiant quelque trente millions de bouteilles par an... Dans la gamme Wine Note, voici donc cet assemblage de merlot et de cabernet franc, à la robe complètement affolante, un peu vernis à ongle ... Pour autant, un rosé facile à boire, fait pour séduire, un brin trop sur le bonbon, acidulé. Un rosé de parasol, face aux vagues du Cap Ferret ! Qui vaut 5,30 euros.

Les petites lampées (de rosés) reviennent bientôt...  

 

L'Express fête les 500 ans du Domaine Joseph-Mellot ...

$
0
0

image003.jpg

Magazine. Le Domaine Joseph-Mellot marquera, à la mi-juin, ses cinq cents ans d'existence avec deux journées de fête dans les caves de la Mignonne, à Sancerre,  la première, le 12 juin, réservée aux acteurs locaux et la seconde, le 14 juin, en l'honneur des importateurs et des clients étrangers qui seront en route pour Vinexpo/Bordeaux. Au programme, dégustation de tous les vins du domaine, présentation d'un film, exposition sur l'histoire de la maison et spectacle de la troupe Opéra en fête baptisé Les maîtres chanteurs, adapté à la famille Mellot... Ce sera également l'occasion de découvrir les nouvelles étiquettes du domaine, sur lesquelles l'ancestrale signature a disparu, ainsi que les bouteilles collectors (photo ci-dessous) créées pour cet anniversaire auquel le magazine l'Express de cette semaine consacre une page entière.

581739_10151580565524487_360278378_n.jpg

Sur vos agendas, des vins natures, des rosés, des châteaumeillants et des menetous ...

$
0
0

vin-nature2013 par mail

En images, quelques rendez-vous incontournables pour ces prochains jours... Le festival des vins natures est un peu loin, à Roquebrun, dans l'Hérault. Pour les châteaumeillant, c'est un peu moins loin, à Issoudun, chez Laurent Pignot, de la bande des Fous de vin.

Decouverte-d-une-appellation--Chateaumeillant-.jpg

La semaine des rosés c'est à la Cave du Soleil à Bourges.

2013_05-invitation-roses.jpg

Et les portes-ouvertes, c'est au Domaine de la Tour Saint-Martin à Crosses, dans le Cher.

Minchin.jpg

VdV#56 / Ils ont sauvé le soldat genouillet, cépage du Berry ...

$
0
0

VdV#56. Placé sous la présidence de Jef Heering (que j'invite, au passage, à répondre au questionnaire des Fous de vin), le blogueur de Balthazar Magnum, les Vendredi du Vin #56 ont pour thème l'Arche de Noë des cépages rares et oubliés... Et le genouillet, cépage du berry, en est un... Voici donc ma contribution.

Genouillet.jpgPrimo, si vous le cherchez dans le Dictionnaire des cépages de Pierre Gallet vous trouverez cette définition : « Cépage de cuve noir de l’Indre, qui serait le biturica  cité par Columelle *, dont les vins étaient appréciés de Jules César.» Il est vrai qu’il a traîné dans le coin, le Jules, souvenez-vous d’Avaricum et de sa débâcle dans les marais, au pied de la butte sur laquelle fut construite, bien plus tard, la cathédrale Saint-Étienne de Bourges… 

Secundo, il tiendrait son nom de la forme de son pied, de son cep, tordu, noueux comme une articulation… Pourquoi pas ?

Tertio, toujours selon Gallet, « il faisait jadis le fond d’encépagement des vignobles d’Issoudun, de La Châtre, dans l’Indre, et de Châteaumeillant, dans le Cher et les vins de ces vignobles étaient considérés  comme les meilleurs du Berry ».

Dans son livre, Issoudun la vigneronne, aléas d’un grand vignoble disparu…, Paul Dufour, qui fut l’un des membres éminents de la Société vigneronne d’Issoudun et à l’origine du sauvetage du genouillet, comme nous le verrons plus tard, donne quelques précisions sur l’encépagement de la région d’Issoudun vers 1860. Quelques extraits :

-      « Le genouillet, que l’on appelait aussi le genoilleret était présent à 80% voire même 90% ; on l’appelle encore dans la littérature viticole le petit genouillet, petit guilleret, petit moret. (…)

-      Le docteur  Guyot a cru reconnaître en lui la mondeuse de Savoie (…) et précise que c’est un cépage tardif. Il débourre tardivement, il est très vigoureux, très rustique, très fertile.

-      Il donne un vin acide, dur, astringent au début, peu alcoolique, suffisamment coloré, prenant de la qualité en vieillissant.

-      Il semble bien que ce qui a fait la reconommée du vin d’Issoudun, donc du vin de genouillet (…) soit ses qualités de conservation et son aptitude à résister au voyage, ce qui n’était pas le cas de la majorité des autres vins produits à cette époque.»

Livre-Dufour.JPGPaul Dufour, cite par ailleurs de nombreux acteurs locaux de l’époque. L’un précise que « la qualité importante de ce vin est d’être capable de se garder pendant quinze ans, vingt et plus, tout en conservant sa valeur de vinosité .» Un  autre, le docteur Jugand, ancien maire d’Issoudun : « Oh ! les vins de notre pays sont parfaits, à condition de les oublier quelques temps dans la cave.» Enfin, un dernier, pour la route :« Le genouillet nous donne un vin généralement un peu vert, saturé d’acide tanique qui lui imprime un cachet spécial et lui assure une puissance de conservation remarquable.(…) Notre vin est un de ces vins qui ne s’imposent pas, mais qui savent se faire aimer…»

Des propos a resituer dans le contexte historique …

Et puis, arrive le phylloxéra… Qui ne détruit pas toutes les vignes de genouilet mais presque, il n’occupe plus que 2.500 à 3.000 hectares. On l’abandonne pour d’autres cépages plus résistants. « Après la crise, sa culture s’est restreinte et ne reprend son ancienne implantation que dans le rayon d’Issoudun» précise Paul Dufour Au fil des ans, le fameux cépage du Berry tombe en désuétude, est abandonné, délaissé. Il n’en reste que quelques pieds perdus au milieu de vignes abandonnées quand une poignée de passionnés décident de le sauver. 

 Parmi eux, notre Paul Dufour. Nous sommes dans les années 1980. La découverte des derniers pieds de genouillet  est une bénédiction pour tous ceux qui se passionnent pour les cépages disparus. Paul Dufour appelle à la rescousse Pierre Gallet, cité plus haut, qui fait le voyage en Berry, analyse les ceps, décide de tenter une greffe. Une douzaine de pieds sont transférés à l’Union pour la préservation et la valorisation des ressources génétiques du Berry (URGB) de Tranzault, dans l’Indre, présidée par Jacques Aubourg. Avec le soutien de l’INAO et du Sicavac, le laboratoire d’analyses des vins du Centre-Loire, installé à Sancerre. On procéde à la greffe de cent cinquante pieds de genouillet qui sont ensuite comparés à autant de pieds de gamay puis plantés, en 2005, chez des vignerons volontaires, acceptant d’immobiliser une de leurs parcelles : Maryline et Jean-Jacques Smith, Domaine de Villalin à Quincy (photo du bas). Rien de bien surprenant de leur part, les Smith sont des mainteneurs de tradition, très attachés à leur terroir, aux traditions du Berry, ils ont participer à la sauvegarde des ânes de la race grand noir du Berry, lui joue de la vielle comme personne. « L’expérience nous a passionnés et nous sommes heureux d’avoir participé à la sauvegarde d’un cépage typpiquement berrichon», commentent-ils aujourd’hui. 

Sauvé, c’est le mot. En 2005, un demi-hectare est planté de cent cinquante pieds de gamay surgreffés et la première récolte a lieu en 2012. Entre temps, en 2011, le genouillet est à nouveau autorisé et officiellement inscrit auCatalogue des variétés de la vigne.

« Le genouillet est un cépage pissant qu’il faut maîtriser, six grappes par pied, pas plus, si l’on veut avoir un jus intéressant », ajoutent les Smith en ouvrant une bouteille de 2012, sur le salon des vins de Loire d’Angers où ils ont apporté quelques bouteilles. Voilà un rouge gouleyant, presque de régalade, plein de fruits rouges, sur le bourgeon de cassis, légèrement astringent, un brin épicé, proche d’un gamay.

L’avenir ? Pour le prochain millésime, la récolte sera normalement doublée. Et ainsi de suite… Dans les années à venir, on pourra donc généreusement déguster le genouillet, classé en vin de table, en dehors de l’appellation Quincy qui n’autorise que le sauvignon. Et on a hâte de s’y mettre, à table… quand on déguste du genouillet…

Villalingenouillet.jpg

 *Lucius Iunius Moderatus Columella dit Columelle, agronome romain du premier siècle. 

David Farge alias Abistodenas, fou à cause d'un verre de Château Guiraud 1988...

$
0
0

av-2.jpg

David Farge. Il est enseignant dans l’Aude, entre Carcassonne et Toulouse mais aussi blogueur. Sur Abistodenas.blogspot.fr, qu'il présente ainsi : « Plaisir, partage, découverte... autant de mots simples que véhiculent au quotidien la cuisine et le vin. Enseignant depuis plusieurs années, amoureux de la popote et de la gastronomie, friand de beaux flacons quand, comme en cuisine, c'est le terroir et la passion qui priment... Toujours dans cette idée d'échange, je propose aussi des ateliers pour découvrir les plaisirs du vin... Ce blog est donc l'occasion de partager ces moments, rencontres, réflexions... autour du verre et de l'assiette qui rendent souvent la vie douce.» Bienvenu chez les fous !.

- Le déclic ? Le premier verre ? Né dans une famille qui aime le bon vin et la bonne bouffe, les rencontres avec des vignerons, des cavistes, et surtout beaucoup de dégustations ont développé peu à peu cette passion. Le premier verre marquant ? Ça m’embête un peu, mais c’est un bordelais : Guiraud 1988… j’avais dix-sept ans.

- Une devise ? Un repas sans vin c’est comme un Tagada sans Tsoin-Tsoin.

- Votre meilleur souvenir de dégustation  ? Désolé mais il y en aura deux…

. Rayas 2001 : bouteille ouverte la veille. Nez tabac, beaucoup d’élégance, jus de viande, fumée, fraise sauvage. En bouche le vin est rond, présentant une très belle fraicheur. On y retrouve l’aneth et des notes florales envoutantes. Longueur impressionnante. Un vin plein, encore jeune mais dont les marques d’évolution laisse entrevoir le pourquoi du mythe.

. Haut-Brion 1990 : pas de prise de notes sur le moment, mais un vin d'une finesse et au toucher incroyable. Nez sur des notes fumées, bois noble type santal, et bien plus encore. La bouche est extrêmement souple et d'un équilibre incroyable. La noblesse des arômes inspire un grand respect. Le cuir et des notes boisées d'une grande finesse accompagne un fruit mûr encore bien présent. Une très grande bouteille, d'une buvabilité extrême malgré l'opulence des fragrances dégagées.

- Cave ou armoire? Combien de bouteilles ? Une armoire à la maison, qui déborde un peu… Très orientée Languedoc, on trouvera aussi sur les clayettes pas mal de vins de vins de Loire, mais le Sud-Ouest, le Rhône, le Jura, le Beaujolais… et quelques domaines de cœur se fondent une place sur les rayonnages. Au total, environ trois cents bouteilles en essayant de cultiver un certain éclectisme.

- Les trois coups de cœur du moment ? 

1. Mais où est donc Ornicar 2011, Domaine Jean-Baptiste Sénat, Minervois : un beau fruit typé grenache, la finesse du cinsault, l’élégance du mourvèdre, et une pointe de syrah pour la fraîcheur. 2. Moulin à vent 2011,Bruno et Isabelle Perraud : un beaujolais qui pinote, beaucoup de finesse et d'élégance, j'adore. 3. Patapon Blanc 2012, Domaine le Briseau : un chenin frisant, frais et digeste. Du volume et une forte personnalité. 


Nous n'entendrons plus l'accent du P'tit Dé...

$
0
0

Le-P-tit-De.JPG

Décès. Nous n'entendrons plus l'accent du P'tit Dé quand il racontait, sourire coquin aux lèvres, ses belles histoires de terroir et de folklore... André Dezat, figure emblématique du vignoble sancerrois, est mort samedi à l'âge de 86 ans. Le vigneron était connu bien au-delà du Piton; sa photo (reprise dans le Berry républicain, ci-dessus), avait même été placardée dans le métro parisien pour vanter les mérites des vins de Sancerre. C'est un hommage unanime qui est aujourd'hui rendu à cet homme humble, simple, pétri d'humour et de bon sens, qui mena de très nombreux combats pour faire reconnaître les vins de sa région et défendre les intérêts de ses concitoyens. Quant à moi, je garde en mémoire une mémorable dégustation dans sa cave et le souvenir de ses discours pleins d'esprit qui précédaient les intronisations du Chapitre Saint-Ambroix ... Ce soir, j'irai chercher dans ma cave une bouteille du P'tit Dé...

A Pouilly, Patrice Moreux roule en Delage au milieu des vignes !

$
0
0

Moreux RVF 2Magazine. Dans le dernier numéro de la Revue du vin de France, notamment consacré au millésime 2012, ce reportage sur le vigneron de Pouilly-sur-Loire, Patrice Moreux, domaine de La Loge aux Moines. Où il est photographié au milieu de ses vignes avec ces deux voitures de collection, une Delage D6-70 de 1948 et une Delahaye 122 de 1932, cette dernière dénichée en Provence au moment du rachat de Château des Vintignières.

A propos du 2012, Jean-Emmanuel Simond parle de « vins exceptionnels, malgré des volumes réduits », dans le Centre-Loire, chez les vignerons qui « ont favorisé les maturités précoces ou ont pu vendanger rapidement avant la fin septembre ». Parmi les coups de cœur du journaliste : Christine et Franck Laloue, Domaine Serge Laloue, pour leur cuvée du Cul de Beaujeu, « très intense » et la Cuvée 1166, « un  blanc éclatant ».  

Petites lampées de rosés, pour faire venir l'été, acte 2...

$
0
0

Bourges. Deuxième acte de la série sur les rosés de l'été. Qui nous emmène du côté de Montpellier, dans la vallée du Rhône en passant par le Sud-Ouest et la Provence...

 

Chateau-La-Roque.JPG

- Château La Roque (Pic Saint-Loup). On commence par le Languedoc, du côté de Montpelier, avec ce joli rosé de la gamme Découvertes de Château La Roque, la belle propriété de Jacques Figuette. Trente-deux hectares de vignes plantées en amphithéâtre, au pied de la montagne protectrice. Avec quelques copains, on a ouvert cet assemblage de syrah et de mourvèdre, fifty fifty, sur un cake salé au lard, une assiette de fromages et les premières cerises du jardin, dans les senteurs un peu troublantes de chèvrefeuille... On a aimé son nez complexe, plein de fruits mûrs, son caractère bien trempée, sa fraîcheur en bouche et ses légères notes épicées, voire de fenouil sauvage, qui donnaient des envies de balades dans la garrigue... Dans les 7 euros.


Rose-Camas.JPG

- Camas d'Anne Joyeuse. Non, contrairement à ce que croyait Jean-Phi, Anne Joyeuse n'est pas une bonne copine du Sud... mais bien une coopérative, une des plus vieilles de France, créée à Limoux, en 1929. Elle applique depuis une quinzaine d'années la charte Protect Planet et produit des vins de qualité. Dans la gamme Camas, Anne Joyeuse propose ce rosé de pays d'oc, frais, sympa, fringuant, fruité, issu du cépage pinot noir. Moins de 5 euros ...


Minuit-Rose.JPG

- Minuit Rose de Château d'Astros. Il paraît que le rosé coule à flots dans les boîtes et sur les plages de Saint-Tropez pendant tout l'été. Que c'est même tendance d'en boire jusqu'au bout de la nuit et que plus le contenant est énorme plus c'est drôle. Il paraît, car je ne vais pas à Saint-Trop' l'été. Donc, voici un rosé marketing, qui a même sa page Facebook, destiné à faire que vos nuits soient aussi belles que mes jours ! Assemblage de grenache et de syrah (50% chacun), vendangés à la fraîche, création de Château d'Astros, le domaine de la famille Maurel en AOP Côtes de Provence, ce Minuit Rose est assez sympa, ne boudons pas notre plaisir. Joli comme un cœur, fruité, bien fait, sur des notes florales et une finale fraîche et acidulée qui donne envie d'y revenir. C'est fait pour ça ! Bon, ça vaut dans les 15 euros, oui, quand même...

 

R-.Osez.JPG

- Le R'osez d'Ortas. Tout autre chose avec ce R'osez, le dernier né de la Cave de Rasteau, dans les côtes-du-rhône. Pourquoi un serpent sur l'étiquette ? « Parce que dans l'inconscient collectif, le serpent représente l'émancipation, le bien et le mal, l'interdit que l'on veut braver, la séduction, l'envoûtement et l'exotisme », expliquent les créateurs. Pour le contenu, il s'agit d'un rosé de saignée, assemblage de grenache noir (60%), de cinsault (25%) et de syrah. Nez ample et complexe, sur les agrumes et la menthe bergamotte, bouche croquante, un brin acidulée, légèrement épicée en finale. Prix sympa. 5,55 euros départ cave.


 Rose-nuage.JPG

- Nuage des Vignerons de Buzet. L'étiquette est aussi délicate que le slogan, légèrement rosé, et c'est la dernière création des Vignerons de Buzet. Un rosé titrant neuf degrés, issu du merlot, pâle, presque diaphane, élégant, sur un nez envoûtant comme un bouquet de fleurs printanières. Bouche ample et subtile, sur une légère sucrosité. On l'a dégusté à l'apéro sur des boules de melon bien mûr... 6 euros pour être sur un nuage, ça vaut le voyage !

Les petites lampées (de rosé) reviennent bientôt...

Quatre-vingt médailles distribuées au Concours des vins de Bourges ...

$
0
0

Concours-vin-de-Bourges-1.JPGBourges. Trente-trois en or, trente deux en argent et quinze en blonze... Ce qui fait quatre-vingt médailles distribuées hier matin par les jurés du dixième Concours des vins de Bourges. Pour ma part, dans le jury numéro, nous avons dégusté vingt-six échantillons, huit blancs (menetou-salon) et dix-huit rosés (sancerre et coteaux-du-giennois), tous en 2012...

Quarante-cinq dégustateurs, professionnels et amateurs, se sont retrouvés dans la magnifique salle des festins du palais Jacques-Cœur qui accueille traditionnellement le concours organisé par le Bureau interprofessionnel des vins du Centre-Loire, managé par son directeur Benoît Roumet et son équipe. Ils ont dégusté près de 270 échantillons de sancerre, pouilly-fumé, menetou-salon, quincy, reuilly, coteaux-du-giennois et châteaumeillant. 

 Concours des Vins de Bourges 2013 (2)Au menu : les vins blancs et rosés du millésime 2012 ainsi que les vins rouges de 2012 et 2011, dégustés à l’aveugle (seul le millésime est connu). « Cet anonymat rajoute un plaisir supplémentaire aux dégustateurs au-delà du travail de sélection qui n’était pas très évident au regard de la belle qualité des vins dégustés cette année. Le millésime 2012 confirme, sans aucun doute, tous les espoirs que les professionnels ont mis en lui depuis les vendanges » a commenté Benoît Roumet. De fait, nous avons dégusté une très belle série de sauvignon et de pinot noir vinifié en rosé.

La remise des prix aura lieu le 24 juin (19 heures) dans le salon d'exposition de la mairie de Bourges.

Les résultats sur ce lien : www.vins centre-loire

Concours-Bourges-2.JPG


 

Michel Matran, fou à cause de Rabelais, se souvient d'une dégustation de banyuls...

$
0
0

Fou-Matran.JPG

Michel Matran. A ma première question, qui êtes-vous ? il répond : « Un fou de vin. Et je ne me soigne pas ». En fait, le parcours de notre fou du jour est atypique... Après avoir travaillé de longues années comme commercial dans un multinationale d'éclairage, il décide, à plus de cinquante ans, de changer de métier pour assouvir sa passion. Il achète un cave, le Relais du vigneron à Rambouillet. Qu'il gère pendant six ans avant de venir s'installer dans le Berry, à Pérassay, près de Sainte-Sevère, dans l'Indre. Depuis, il participe régulièrement à des concours (dont celui de Bourges, notre photo) et des dégustations. Il forme des « goûteurs aptes à goûter en concours », participe à l'assemblage des vins chez des vignerons du Centre-Loire. Enfin, Michel Matran vient de faire l'acquisition d'une petite vigne sur l'appellation Châteaumeillant, dans le Cher, qu'il compte mettre en fermage. Autre projet, planter du genouillet, cépage du Berry, sur une parcelle qu'il possède du côté de Chinon. Ne changez rien, Michel ...

- Le déclic ? Le premier verre ? Le déclic ? La ville de Chinon, les Chinonnais, des vignerons passionnés qui m'ont transmis leur passion et surtout Rabelais... Quant à mon premier verre, c'était avec mon grand-père, j'avais neuf ans, et lui ai promis de ne rien dire à ma mère...

- Une devise ? Boire encore et toujours pour prévenir soif advenir...

- Le meilleur souvenir de dégustation ? Pendant un concours, le Concours général agricole, en 2008. Une dégustation de vingt-cinq banyuls, des plus jeunes aux hors-d'âge. Quatre heures et trois minutes de dégustation et, à la fin du concours nous avons vidé, avec les trois autres jurés, la bouteille médaillée d'or du banyuls hors d'âge. Nous en gardons un souvenir ému...

- Cave ou armoire ? Combien de bouteilles ? Une cave, en lieu sûr. Environ 680 bouteilles à ce jour.

- Les trois coups de cœur du moment ?

. Chablis VIV 2011, Domaine Fillon : nez subtil avec des notes de genêt, lys, aubépine, touche citronnée; bouche ronde et grasse; une longueur salée avec retour réglissé.

. Tautavel rouge 2010 des Vignerons de Tautavel : nez de garrigue, terre brûlée, fruits noirs bien mûrs; bouche pleine, ronde, matière bien fondue, mâche douce.

. Bourgueil rouge 2008, bio, Domaine Thibault : nez de fruits noirs écrasés, myrtille, cerise burlat; bouche pleine de volume, ample, soyeuse, matière fondue; longueur chauffante, poivrée, qui laisse une douce astringence.

Sur l'air de touche pas à mon pote, touche pas à mon vigneron, c'est une pétition !

$
0
0

Petition.JPGPétition. Je relaie ici une info et une pétition qui m'ont été envoyées par la blogueuse Louise Massaux (Quilles de filles) qui me promet depuis des mois de répondre à mon questionnaire des Fous de vin, mais c'est une autre histoire...

Vous lirez ce qu'elle écrit dans son mail. Pour ma part, j'ai bien évidement signé et déjà partagé sur les réseaux sociaux cette pétition pour laquelle il semble qu'il y ait une jolie mobilisation. Je profite de ce post pour rappeler qu'il y a une autre pétition à signer, celle que j'ai lancée, il y a quelques temps, suite à une (étrange) proposition de loi de députés (qui ne se sont jamais manifesté depuis) : une pétition pour que le vin entre au patrimoine culturel et gastronomique protégé français... Pas loin de mille signatures à ce jour, mais le combat continue.

Voici ce qu'écrit Louise Massaux. Paraphez la pétition Touche pas à mon vigneron. Et faites-la signer à vos amis et connaissances.

« Il y a quelques jours le professeur Reynaud  a rendu un rapport au gouvernement sur les Stratégies validées de réduction des dommages liés aux addictions, dans lequel il dresse un ensemble de préconisations  afin de lutter contre les addictions, notamment en matière d’alcool. Dans celles-ci on note, qu’en sus de l’habituelle augmentation des taxes, qui a toujours démontré son inefficacité sur les comportements dangereux mais permet néanmoins de remplir les caisses de l’État, le professeur préconise de ne plus autoriser la promotion du vin sur internet, comprenant spécifiquement dans cette définition les réseaux sociaux.

 Globalement, voici les principales mesures préconisées: 1) augmenter les taxes. 2)interdire la publicité sur internet et la communication sur les réseaux sociaux. 3)instaurer une taxe marketing "1 € pour 1 € dépensé"

Afin de lutter contre ce rapport et ses conséquences potentiellement désastreuses, j'ai créé un comité de défense pour la sauvegarde des vignerons et du vin: Touche pas à mon vigneron.

Vous trouverez ci-dessous la pétition que nous avons mise en ligne et les liens vers le rapport du professeur Reynaud et la synthèse que nous en avons faite.

 

Si vous considérez que nous partageons les mêmes inquiétudes et les mêmes buts, je vous propose d'apporter votre signature à cette pétition et de la diffuser autour de vous. De votre mobilisation dépendra l'avenir réservé à ce rapport, nous devons montrer une mobilisation forte et unie afin de prévenir de taxation supplémentaire et de perte de droit d'expression.

. L'intégralité du rapport Reynaud: http://cms.centredesaddictions.org/pdf/Mildt_MR_DJM_Synthese.pdf

.Un résumé du rapport: http://bit.ly/116QYDf

. La pétition: https://www.change.org/fr/p%C3%A9titions/sauvons-le-droit-d-expression-de-nos-vignerons

. La page facebook: https://www.facebook.com/TouchePasAMonVigneron

r

Mondanités et petites lampées à Mouton Rothschild ...

$
0
0

Soiree-presse-carton.JPGPauillac. Organisé tous les deux ans, le jour de l'ouverture de Vinexpo, par le Conseil des Grands Crus Classé en 1855, le dîner donné en l'honneur de la presse internationale s'est déroulé cette année à Château Mouton Rothschild. J'ai mis mon costume sombre, une cravate tout aussi noire et ai pris ma (petite) voiture noire pour me rendre à cette soirée que je vous propose de vivre en quelques photos...

le-mur-glace-copie-1.JPG

Arrivée au château... La grande tente dans laquelle se déroulera plus tard le dîner est cachée derrière un grand miroir dans lequel se reflète le nouveau cuvier de Mouton. Avant l'apéritif, visite de cette véritable œuvre d'art conçue par Richard Peduzzi et Bernard Mazières, dans la continuité du chai historique de Mouton où reposent mille fûts de chêne alignés comme à la parade. Photo interdite ! Dans la foulée, exposition sur l'Art et l'Étiquette, où sont réunies les œuvres originales créées depuis 1945 par les plus grands artistes contemporains pour les étiquettes de Mouton - Miro, Chagall, Braque, Picasso, Tapies, Dali, Bacon, Balthus... Déjà c'est un régal !

les-sauterness.JPG 

Apéritif aux sauternes... Après la visite, à l'entrée du cuvier, quinze sauternes à déguster sur place où dehors, devant le grand miroir, aux sons d'un orchestre de jazz. Le soleil se fait rasant, l'ambiance est douce et délicieuse, les invités (des noms ? Non ...) se succèdent pour saluer nos hôtes. Je goûte le 2009 de Château Lafaurie Peyraguey, puis le 2007 de Château de Rayne Vigneau, le 2009 de Suduirant, le 2007 de Guiraud, le 2009 de Doisy Daëne, le 2007 de Rieussec et le 2006 de Climens. Je rêve sur un nuage de safran, de notes miellées, de nuances de cire, de coings et d'abricots confits...

la-salle-copie-1.JPG

L'heure du dîner... Sous la tente étoilée de mille feux. Aux murs défilent les noms, puis les propriétés, puis les bouteilles de tous les Crus Classés. Après les discours, premier ballet impeccable des maîtres de chais pour servir les vins du dîner. Pour nous ce sera Château Belgrave (Haut-Médoc) et Château Lascombes (Margaux). Sur le délicieux soufflé de brochet, les millésimes 2005. Belgrave profond, fruité, ample, sur une longue finale réglissée. Lascombes un peu plus tendu, plus végétal, mais d'une très belle fraîcheur.

Les-rouges.JPG

Suivent le belgrave 1996, notes de fumé et de menthol, complet, bien en chair, et le lascombes 1995, sur un nez de roses anciennes, peut-être sur une pente descendante malgré une jolie complexité aromatique. Navarin d'agneau aux petits légumes de printemps dans les assiettes quand débarque le héros de la soirée, le vin offert par la baronne Philippine de Rothschild : mouton 1975 proposé en Impérial, six litres... Le premier n'est pas franchement au top, on change. Le second est sublime, d'une incroyable fraîcheur malgré ses bientôt quarante ans. Un goût de ... trop peu, mais c'est la loi du genre. Avec le clafoutis aux cerises, sorbet à la verveine, le 1989 de Château Coutet, sauternes de Barsac, sublime numéro d'équilibriste entre fraîcheur et sucrosité...

Imperial-Rostchild.JPG

Café, crème de cassis ou prune de la maison Rothschild. Embrassades, poignées de mains, papotages. Déjà la queue pour les navettes qui conduisent au parking... Il est un peu moins de minuit. Le chauffeur de ma petite auto noire m'attend ? 

Les petites lampées reviennent bientôt...



Entre carnet de tendances et livres de bons mots ...

$
0
0

Trois livresLecture.

- La lettre V&S news, qui décline, sur papier et en ligne, l'essentiel de l'actualité économique des Vins & Spiritueux a sorti mi-juin, deux jours avant le salon Vinexpo où elle était évidemment présente, un hors-série baptisé Carnets de tendance. Il se veut, selon son rédacteur en chef, Thomas Gueller, « un outil de référence pour les metteurs en marché de vins, champagnes et spiritueux dans le cadre de l'élaboration de leur stratégie marketing ». Au sommaire de ce numéro de 84 pages, les tendances packaging 2013 vues par des spécialistes de la mode et de la communication, la communication web 2.0 appliquée au vin et les lieux éphémères comme alternative à la communication publicitaire. Entre autres... 39 euros. A commander en ligne.

- Œnolexique ! Le petit bouquin indispensable, à glisser dans sa poche ou sa mallette pendant les salons et notamment Vinexpo, pour tous ceux qui ne manient pas avec aisance l'anglais... Michaël Mariaule et Guillaume Winter ont eu l'idée de traduire les mots du vin dans la langue de Jim (Budd) et de David (Cobbold)... Dix mille mots pour quatre chapitre : viticulture, vinification, commercialisation et dégustation. Quelques exemples puisés dans ce dernier : comment dit-on "pierre à fusil" ?  Gun-flint . Passerillé ? Dried-grape-wine. Chèvrefeuille ? Honeysuckle. Réglisse ? Liquorice. Le dico fonctionne évidemment dans l'autre sens et s'appelle Oenolexicon. Utile et pratique. Chez Féret. 17 euros.

- Deuxième vendange pour le Petit Dictionnaire absurde & impertinent de la vigne et du vin, signé Jean-Pierre Gauffre. Cette remise à jour se voit enrichie de trente-trois nouvelles définitions. Je vous en livre quelques unes pour vous mettre en bouche... Anthocyane: mot inutilement compliqué pour désigner les pigments naturels qui donnent sa couleur au vin rouge. AOC : certificat de noblesse et d'authenticité d'un vin prouvant qu'il est bien né là où c''est écrit sur l'étiquette et qu'il ne vient pas de chez les métèques d'à côté, où l'on fait forcément de la piquette. Marathon du Médoc : crime contre l'humanité, honteusement travesti en joyeux carnaval à travers les vignes du Médoc. Copeau : procédé de dopage du vin bien connu, en cours de légalisation. Bourru : vin acnéique, à peine sorti de l'enfance. Enfin, ballon : mot synthétisant à lui seul les bons et mauvais côtés du vin. On commence par le boire, avant de souffler dedans, puis d'y finir... Chez Féret. 9,90 euros.

Petites lampées de rosés, pour faire venir l'été, acte 3 ...

$
0
0

Bourges. Troisième acte des petites lampées de rosés. Il paraît que c'est aujourd'hui l'été, ça ne se voit pas, on essaie donc toujours de le faire venir en repartant en Provence, mais pas que ...

Rose-les-jolies-filles.JPG

- Les Jolies Filles ! On commence par ce côtes-de-provence, justement, joliment baptisé les Jolies Filles ! On l'a ouvert pas plus tard qu'hier sur une fricassée de cagouilles à la charentaise (on vide le congélo en attendant l'ouverture!) et ses pois gourmands (mange-tout) fraîchement cueillis au jardin et juste poêlés dans une cuillère d'huile d'olive. Un vin créé par la Maison Aegerter, propriétaire en Bourgogne et négociant. Une dominante de cinsault (55%) assemblé au grenache (30%) et à la syrah (15%), qui lui apporte une petite note épicée en finale. Bon, un rosé bien pensé pour boire sur les terrasses cet été, élégant et décontracté comme les jeunes filles qui vendent leur maillots sur la plage en se déhanchant, discrètement floral au nez, fruité, sur des notes d'agrumes, rond et long. Pour assouvir sa soif ... Dans les 7 euros.

Rose-Gassier.JPG

- Loubiero de Gassier. On reste en Provence avec cette Cuvée Loubiero de Château Gassier, domaine bien connu qui s'épanouit, sur ses quarante hectares, au pied de la sublime montagne Sainte-Victoire. Loubiero, ça veut dire crête de montagne en provençal... Là encore, nous sommes sur les cépages traditionnels du Sud, syrah (26%), cinsault (26%), grenache (30%) assemblés avec un peu de cabernet sauvignon (10%) et d'ugni blanc (6%), pour le peps... Et sur un rosé de pressurage direct, bien frais dans sa robe framboise claire. Nez assez complexe, comme une salade de fruits, exotiques et de saison; belle vivacité en bouche, notes d'agrumes, et finale bien ronde. Pas mal du tout avec notre salade de fraises des bois et de ciflorettes, légèrement relevée de zeste de citron vert... Dans les 9 euros.

Rose-Pampelonne.JPG

- Château de Pampelonne. On garde le cap avec Château Pampelonne, une des cinq propriétés des Maîtres Vignerons de Saint-Tropez, cinquante hectares sous influence marine... L'assemblage est un vrai festival des cépages du coin, grenache et cinsault (30% chacun), syrah, carignan, tibouren, mourvèdre (10% chacun) et ce rosé est le résultat d'une saignée avec courte macération, suivie d'un pressurage direct. Joli à l'œil, agréable au nez, avec ses notes un peu végétales et de fleurs printanières, croquant et désaltérant, parfaitement équilibré sur une finale légèrement épicée, on l'a apprécié sur une jardinière de légumes du jardin, petits pois, salade cuite, courgettes, escortés de copeaux de patates douces et de lardons... Dans les 11 euros.

Rose-SaintAnne.jpg

- Château Saint-Anne. Les vignes sont plantées à deux kilomètres, à vol de mouette, de la mer... Du côté de Bandol, je demande le Château Saint-Anne, une propriété familiale « où plusieurs générations d'officiers de marine ont laissé la place à d'actuelles générations de vignerons », explique Jean-Baptiste Dutheil.  « Attention, ce rosé n'est pas un vin technologique, prévient-il c'est un vin fait à l'ancienne, ne contenant que des levures naturelles. » C'est du bio et beau ! Assemblage de mourvèdre (50%), de cinsault et de grenache à parts égales. Et c'est un régal vineux. De fruit, du fruit et encore du fruit, de la fraîcheur, de l'élégance, de la mâche, de la rondeur. Faites passer les rougets grillés ! Dans les 15 euros.

Rose-Triballe.JPG

- Domaine de la Triballe. Et on termine par le Languedoc, l'autre pays du rosé... Avec ces deux vins du Domaine de la Triballe, situé à une quinzaine de kilomètres de Montpelier. Il a été repris il y a treize ans par Sabine et Olivier Durand qui poursuivent la démarche bio. Toutes Aures est un coteaux-du-languedoc, assemblage de grenache (45%) et de cinsault (10%), issus d'un pressurage direct avec de la syrah (45%) provenant d'une saignée, pour la couleur et l'ampleur. Aromatique, très peu alcoolisé, sur des notes de poivre blanc, rond, sur une finale équilibrée entre l'acide et le sucré. Pour une tarte, non ? 6,80 euros. Le second, est un IGP affichant une rainette sur le T de Triballe... Carignan (40%), cabernet (40%), cinsault (20%). Du fruit, de la mâche, de la franchise. Pour passer à table avec une bande de copains et partager des encornets à la plancha. 4,90 euros. Bios, bons et pas chers ! Vive la Triballe !

Les petites lampées (de rosés) reviennent bientôt ! 

Georges Ferré, fou de vins du Languedoc, sonde aussi l'âme du vin ...

$
0
0

Georges-Ferre.JPG

Georges Ferré. J'écoute Léo en mettant en page Georges ! Qui n'est pas chanteur mais professeur d’histoire, historien conférencier... « Je suis  "entré dans le vin " en racontant l’épopée tragique de la révolte des vignerons de 1907, Marcelin Albert Ferroul…», écrit-il.  Plus tard, la poésie la littérature l’art, l’ont immergé dans « le symbolisme et la spiritualité du jus de treille ». « Car, poursuit-il, le vin c’est tout à la fois la Terre promise des Juifs, l’Eucharistie des Chrétiens, la boisson des Élus dans le Paradis d’Allah, Baudelaire, Goëthe, Mozart, Omar Kayam…» Joli !  Aujourd’hui installé à Narbonne, Georges Ferré se consacre à l’écriture *, fait des conférences, anime un blog, autant d'activités qui lui permettent de rencontrer les acteurs du monde du vin – vignerons, sommeliers, cavistes, restaurateurs, journalistes. « Un échange et un partage, qui parfois se continue autour d’une bonne table »., précise-t-il. Merci, pour ses réponses.

 

- Le déclic ? Le premier verre ? Pas de déclic, pas de premier verre,  plutôt des moments festifs qui me reviennent en mémoire… des fins de vendanges avec de grands verres de Carthagène,  à faire aimer le vin à un abstème.

 

- Une devise ?  Ma devise préférée c’est le "Carpe Diem"  d’Horace. Vivre chaque jour en  "fou"  de bonne cuisine et de bon vin, parce que seul le présent semble éternel.

 Le meilleur souvenir de dégustation ? Invité à la Fête du vin de Bordeaux en juin 2010, j’ai dégusté sur les bords de la Garonne un fabuleux pomerol et le lendemain, dans un restaurant, près du théâtre, j’ai bu pour la première fois un lillet, un  apéritif spécifiquement bordelais et de notoriété mondiale.   

 

Cave ou armoire? Combien de bouteilles ? Armoire de trente-cinq bouteilles en majorité des corbières, des minervois, des saint-chinians, cinq bordeaux, des blanquettes de Limoux, une caisse de champagnes.

 

- Les trois coups de cœur du moment ? 

. Pic Saint Loup rouge, 2006, Domaine de la Vieille : nez oriental, notes de thym et de ciste, en finale de la vanille et du poivre. En bouche, une dominante de compote de pomme et de coing fait vite place aux épices.  

 Minervois rouge 2007, Domaine de l'Herbe Sainte : nez épicé avec des notes de cannelle de poivre et de myrtilles. En bouche son attaque est fruitée, son cœur de bouche explosif avec des tanins soyeux.

 

. Corbières rouge, 2011, Domaine de Cigalus : nez intense avec des notes de fruits noirs, d’épices, de réglisse, de truffe. Attaque en bouche grasse, onctueuse sur des tannins présents, fondus, enrobés.

AME-DU-VIN-plat-9782844549402-indd.pdf1.jpg  *L'Âme du Vin. Georges Ferré vient de sortir un nouveau livre sous le titre l'Âme du vin aux Éditions Dervy. Voilà ce qu'on peut lire sur la quatrième de couverture : « Le vin occupe une place très importante dans les grandes religions révélées que sont le judaïsme, le christianisme et l'islam. Il est réminiscence de la Terre promise lors de la bénédiction du shabbat juif, l'une des deux espèces sous lesquelles le Christ se fait chair, la boisson divine réservée aux élus dans le paradis d'Allah. 


En s'appuyant sur les différents textes sacrés, la théologie, l'exégèse, l'histoire sainte et l'histoire tout court, Georges Ferré, en historien érudit, appréhende l'influence du fruit de la vigne, tant dans l'imaginaire religieux que dans les rituels et la vie quotidienne. 

Dans cette aventure historique, religieuse et viticole, l'auteur a choisi un cheminement chronologique, de Noé au XXIe siècle, où il met en scène les grands personnages de la Bible, du Coran et de la cité - patriarches, prophètes, théologiens, évêques, moines, rois, princes, califes, imams, mais aussi la grande foule des anonymes - à travers les banquets, les liturgies, les moeurs. 

Présent dans tous les textes des trois religions, le jus de la treille apparaît ainsi comme la boisson qui favorise une culture de métissage entre tous les enfants de Noé, susceptible de créer rapprochement avec l'autre, dépassement de soi et, pour certains, fusion avec l'Ailleurs.»

Petites lampées de Cognac Hardy pour le baptême de la carafe signée Lalique...

$
0
0

La-carafe.JPGParis. Ceux qui sont partis avant le dessert n'ont pas eu le bonheur de déguster le cognac Hardy XO, servi avec la poire doyenné de comice, macérée au cognac, chocolat de Papouasie, glace vanille, pignons caramélisés... Une merveille ! Nous étions au Carré des Feuillants, chez Alain Dutournier. Priés d'assister au repas de baptême de la dernière carafe de la Maison Hardy. On l'appellera Printemps... Elle est née à la Cristallerie Lalique.

Brigitte Hardy (photo du haut, avec le chef, devant la carafe) avait la voix tremblante, pleine d'émotion, pour parler de l'enfant : « J'ai rêvé pendant des années de ce mariage entre une toute petite maison de cognac et cette grande maison du luxe et je suis tellement heureuse du résultat » . De fait, on peut parler d'œuvre d'art. Pour accueillir un « cognac rare, assemblage de petits lots de Grande Champagne soigneusement isolés par Armand Hardy, à la fin de la Seconde Guerre Mondiale », Lalique a imaginé un flacon de parfum doté d'un superbe bouchon sculpté aux reflets vert amande « qui n'est pas sans rappeler certains des créations de René Lalique au début du XXème siècle », epxlique-t-on dans la fabrique de la rue Royale. Cette carafe Printemps, diffusée à quatre cents exemplaires, déclinée en deux formats, 70 et 75 centilitres,  est la première d'une série. Suivront, tous les deux ans, les carafes Été, Automne et Hiver. Motus sur les motifs et les couleurs ... L'enfant de la « haute couture for cognac », devise de la Maison Hardy, et du cristal vaut son pesant d'ugni blanc ou de folle blanche : 11.500 euros, « prix indicatif ». Avis aux amateurs, le premier exemplaire sera mis en vente à l'occasion de la Part des Anges, vente aux enchères de cognacs d'exception, le 19 septembre prochain...

Dessert.JPG

Ce n'est évidemment pas le cognac de cette carafe qui a été servi avec le dessert, mais l'XO Rare. XO, comme âge inconnu, mariage de fines d'une vingtaine d'années. Rond, « très féminin », d'une longueur soyeuse et délicate en bouche, sur des notes de rancio et d'épices douces, de mandarine confite, je l'ai pour tout dire trouvé sublime, notamment sur le chocolat à déguster les yeux fermés, au point que j'aurais bien prolongé le plaisir, mais bon... Avant ce bonheur quasi orgasmique, on avait eu droit à un menu parfumé au cognac, évidemment, précédé d'un cocktail cognac, pamplemousse, Seven Up... D'abord une grosse gambas sauvage de l'Atlantique, flambée au cognac, chutney de billes de melon, gaspacho safrané, servi avec un 2011 blanc de Château Faugères, sémillon, sauvignon gris et sauvignon blanc à parts égales. Joli vin léger et subtil, sur un nez de tilleul ... Ensuite, un plat très original mais presque d'hiver, donc de saison... Mignon de bœuf, poularde aux morilles, royale de foie gras et jeunes légumes, émulsion légère de sauce poivre au cognac, escorté d'un 2009 de Château Lamothe-Bergeron, au nez très puissant. Aurait peut-être mérité d'être carafé longtemps à l'avance pour lui permettre de s'ouvrir davantage. Nez sur le chocolat, la torréfaction, la confiture de fruits rouges, très tannique en bouche. Il faudra y revenir... Et au Carré des Feuillants aussi !

Les petites lampées reviennent bientôt...

La-gamme.JPG





Les Saisons de Fannie Dereux à la Tour du Pouily-Fumé...

$
0
0

Fannie-Dereux--Encore-un-ete-146x97cm-33.jpgPouilly-sur-Loire.  Saisons... c'est le thème de l'exposition de Fannie Dereux  que propose la Tour du Pouilly-Fumé, du 1er juillet au 4 août. Diplômée de l’Ecole nationale nupérieure des Beaux-Arts (Paris), section peinture, en 1981, Fannie Dereux a auparavant suivi une formation à l’École nationale supérieure des Métiers d’Art, en art mural, ce qui lui a donné le goût pour les grands formats. 

Après une initiation en lithographie à Venise, elle aborde plus tard la gravure à l’atelier libre Les Trois Grilles, à Louveciennes (Yvelines).

Une approche plus récente de la gravure expérimentale renforce le graphisme de ses derniers travaux de peinture.

Depuis une dizaine d’année, elle enseigne le dessin et la peinture.

 

Fannie Dereux présente ainsi son exposition:

« Une terre depuis toujours, est mon repaire :

ses vignes graphiques dans le silex et le calcaire,

sa longue rivière en miroir mouvant de ciels à peindre sans fin,

ses collines douces, en ombre aux  lumières fugaces ou longues.

 

C’est celle de mes ancêtres depuis de nombreuses générations.

C’est cette terre nivernaise qui m’enracine à chaque fois que je la retrouve. 

Sans cesse je la découvre, au fil des saisons, et toujours en été.

A chaque retour à l’atelier, je l’ai inscrite dans mon vécu.

 

Elle est ainsi archivée année après année par une toile qui la raconte en toutes saisons,

sans être objectivement décrite puisque c’est la mienne, violente ou douce,

jamais décevante, chaque fois présente. »

 

FannieDereux-Coconut-ropes-146x97cm.jpg. Fannie Dereux expose ses toiles à La Tour du Pouilly-Fumé, salle privilège, du vendredi 5 juillet au dimanche 04 août. Exposition en accès libre tous les jours, de 10 à 19 heures. Le vernissage de l’exposition se tiendra vendredi 5 juillet à La Tour du Pouilly-Fumé, salle privilège, à partir de 18h30. 

 FannieDereux-Un-ete-brulant-146x-97cm--------------------.jpg 


 

Viewing all 755 articles
Browse latest View live